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[Tricentenaire] Comme une lettre à la Poste

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Louis Hawthorne

Louis Hawthorne



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MessageSujet: [Tricentenaire] Comme une lettre à la Poste [Tricentenaire] Comme une lettre à la Poste I_icon_minitimeSam 04 Fév 2017, 03:07

Il lui fallut bien une minute pour s’arrêter complètement de courir et se plier en deux pour reprendre son souffle, toujours hilare. Pour tout dire, ce n’était pas tant leur farce, classique au possible, que le simple bonheur de faire des conneries avec Jeremiah. Même si ça les avait séparés au passage, et que maintenant il avait une heure à t… Eh. C’était qu’il avait une heure à tuer, maintenant. Il se redressa. C’était là que le bât blessait. Et il soupçonnait vaguement son blond national de l’avoir envoyé d’un autre côté pour aller draguer tranquille… Qui exactement, il n’en était pas sûr, mais il le soupçonnait, voilà. Mais bon. Rien de grave. Il soupira, ajustant sa tignasse pour se donner une contenance, et longea la ruelle dans laquelle il s’était aventuré sans réfléchir. Maintenant, quoi ? Certes, il devait bien y avoir dans la foule de Poudlardiens une cinquantaine de gens qu’il connaissait, facile, mais il n’était pas complètement sûr de vouloir plonger là-dedans tout de suite. Surtout qu’il ne s’était toujours pas occupé de sa lettre.

Mécaniquement, il tâta la poche en question, comme pour s’assurer qu’elle était bien là. Evidemment qu’elle l’était, tiens. Et comment elle faisait pour ne pas peser une tonne, vu le poids des mots qu’elle contenait, ça, c’était un mystère total. Peut-être allait-elle couler le pauvre hibou qui oserait la transporter. Louis perdit un long moment à s’imaginer la pauvre bête peiner à décoller, puis tomber dans un lac avant de se faire la réflexion que peut-être éventuellement, ça ne l’avançait à rien du tout et à se décider à se bouger le train. L’arrière-train pour être précis. Il se faufila donc entre quelques sorciers replets en train de débattre des vertus de la Loupe à Thé, fit une vague grimace à la vue d’un rayon de Philtres d’Amour, et marcha sur une bonne dizaine de pieds en se frayant un chemin jusqu’à la Poste, dont il poussa la porte avec empressement.

Manque de bol, il n’était pas le seul à profiter de l’occasion pour envoyer du courrier, et le serein havre de paix qu’il avait espéré ne fut vite qu’un lointain souvenir. Non seulement l’endroit était bondé, et les chouettes les plus lentes prises d’assaut, mais la queue promettait une bonne demi-heure à se triturer les méninges sur les issues possibles de sa missive. Génial… Planté là tout seul dans son immense poncho sorcier, le Gryffon sortit enfin l’enveloppe de sa poche. Ça… Il avait vraiment une écriture de cochon, décida-t-il. Pour l’instant, ça importait peu, les chouettes de Pré-Au-Lard savaient ce qu’elles faisaient et sa grand-mère était habituée à déchiffrer ses gribouillis, mais lorsque viendrait le tour de ses parents… Ohh, Merlin. Il fit taire le pic de stress qui n’avait attendu que cette occasion pour surgir des tréfonds. Un pas à la fois.

Il se balança d’un pied sur l’autre, piétinant sur place pour tenter de se convaincre que si, cette queue avançait, puis laissa tomber et s’évertua plutôt à tripoter les coins de l’enveloppe, incapable de tenir en place cinq minutes. Gnaah. Pour le coup, il commençait à se demander si ç’avait vraiment valu la peine de snober la Volière de l’école. Les chouettes étaient moins fiables, mais elles ne vous faisaient pas attendre mille ans, elles. Il remit sa lettre dans sa poche avant que les coins ne tombent. Il aurait dû emmener Jeremiah, mais dans un accès d’ego masculin mal placé, il n’avait pas voulu admettre qu’envoyer une simple lettre lui mettait pareilles bouffées d’angoisse. Ouais, c’était débile, mais il n’avait pas envie d’encombrer ses amis avec ses problèmes tout le temps, non plus. Surtout ceux qu’ils ne comprendraient pas forcément. A la limite, s’il avait un ami qui avait vécu les mêmes galères, peut-êtr… Lloyd.

Il cligna des yeux. Pourquoi n’avait-il pas demandé à Lloyd de l’accompagner, au juste ? Ils n’étaient certes pas aussi fusionnels que le trio, et ils apprenaient toujours à se connaître, mais il aurait été jusqu’à dire qu’ils étaient bons amis, maintenant. Bon, soit, de son propre aveu, il ne lui en avait pas fallu beaucoup pour se sentir proche de Lloyd, et il se donnait beaucoup de mal pour le mettre à l’aise par tous les moyens possibles… Mais quand même. Il lui faisait confiance, alors pourquoi pas ? En vérité… Il n’était pas sûr de vouloir exposer au Serdaigle le retard qu’il se traînait sur ces choses-là. Les mots qu’ils avaient eus dans les vestiaires lui étaient restés collés au cerveau. « Explorer ces désirs-là sans rien ressentir », ou quelque chose du genre. Il ne savait pas trop quoi en faire, de cette phrase, maintenant. Elle le gênait dans son béguin, elle le rendait coupable lorsqu’il avait ce genre de pensées, et il se battait régulièrement avec. Comment faire la part des choses entre attirance et sentiments ? Chaque fois qu’il pensait arriver à quelque chose, tout se compliquait de nouveau. Mais bref, il ne voulait pas rajouter d’huile sur le feu avec ses questions naïves, voilà. Tant qu’à faire, il préférait encore rester nébuleux, et prétendre avancer. Pas très honorable, mais au moins ne rappellerait-il pas au médicomage qu’il n’y connaissait rien.

Un grognement derrière lui le rappela à la réalité. Ah.

- Salut, j’ai juste une lettre, en Angleterre, je veux juste un hibou rapide et fiable…
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Lloyd N. Whiteridge

Lloyd N. Whiteridge



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MessageSujet: Re: [Tricentenaire] Comme une lettre à la Poste [Tricentenaire] Comme une lettre à la Poste I_icon_minitimeLun 22 Mai 2017, 18:06


J'ai pris la sale manie d'accompagner mon cousin un peu partout en société. Ce fut également le cas pour la fête du tricentenaire, mais c'est pas faute d'avoir essayé d'y aller avec quelqu'un d'autre. Ce quelqu'un d'autre étant un beau brun joueur de Quidditch. Mais quelques petits papiers et quelques quiproquos plus tard, je n'avais finalement pas réussi à demander à Louis de venir avec moi, découragé au passage par la tornade blonde qui lui sert de meilleur ami. Wilfried n'est malheureusement plus un cœur à prendre depuis quelques temps, je dois donc tenir la chandelle la plupart du temps. Aujourd'hui n'étant pas une exception, me voilà à Pré-au-Lard, marchant un peu en arrière pour éviter d'être aux premières loges des embrassades avec la langue de mon cousin et de sa copine. Lorsque mon regard s'égare sur quelques groupes d'élèves, c'est pour mieux voir si mon Gryffondor préféré ne se trouve pas parmi eux. J'entends bien son nom ainsi que celui de Jeremiah dans la bouche de la plupart d'entre eux ; ils ont l'air passablement énervé. Je parie qu'ils sont à l'origine de cette odeur pestilentielle qui règne dans les rues du village.

" Je vais faire un tour à la poste, récupérer des enveloppes," j'annonce au couple qui n'a pas vraiment l'air de se préoccuper de moi.

Je n'attends pas leur réponse et m'éclipse aussitôt pour me joindre à une foule dense d'élèves et de sorciers qui ont mal choisi leur jour pour envoyer leur lettre. Je me faufile comme je le peux dans la foule, c'est à dire de façon peu adroite, tentant d'atteindre les présentoirs avec les enveloppes. je ne pense absolument pas rencontrer Louis dans cet endroit, pourtant, c'est bien sa voix qui me parvient aux oreilles, alors que je dépasse une vieille sorcière malodorante. Je reste là quelques instants, juste à le regarder, le sourire aux lèvres. Son look du jour me fait mourir de rire. Je constate avec joie qu'il est seul. Il semble avoir un peu de mal à envoyer la lettre qu'il tient fébrilement dans sa main. Puis, le sorcier au guichet a l'air d'avoir un peu trop abusé sur les vitamines ce matin. Il fait des allers et retours incessants et inutiles, interrompant à chaque fois le Gryffon.

" Tiens, salut Louis "

Je viens près de lui, un peu comme si j'avais senti un appel silencieux. Je regarde cette lettre qu'il aimerait envoyer, puis je le regarde lui. J'aime tellement cette soudaine proximité, j'espère que le sorcier ne va pas s'occuper de Louis trop rapidement.

" J'ai acheté un tonic à la composition inconnue dans une rue tout à l'heure, tu en veux un peu ? "

Un échange de sourire plus tard, je bois une gorgée avant de tendre la petite fiole en verre au Gryffondor. Quelques secondes plus tard, j'eus alors une sensation étrange. Celle de vouloir rester ici, près de Louis, pour toujours. Celle de vouloir partager une vie entière avec lui. Je ferme les yeux en sentant ma tête tourne un peu. Qu'est-ce que c'est que ce breuvage étrange ? Pourquoi les sorciers ne peuvent-ils pas tout simplement se contenter de mélanger des jus de fruits ? Mais lorsque je regarde si Louis ressent la même chose que moi, que mes yeux accrochent les siens, l'espace d'une seconde, je fais le grand saut. Là comme ça, sans plus rien comprendre à ce qu'il m'arrive.

**

Je me vois à Poudlard, dans la tour des Serdaigles. Je me sens terriblement seul et inquiet. Louis n'est plus là, il a fini ses études de commerce, il a regagné sa liberté. Mais moi je suis coincé ici et il me manque terriblement. Mes livres de potions volent dans la salle commune des Serdaigles. Je hurle, je pleure, j'ai peur. Il va m'oublier et moi je ne trouverais jamais plus un garçon comme lui.

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Je me vois à Londres, devant un bar qui vient d'ouvrir. Je n'arrive pas à voir le nom, mais les couleurs me disent quelque chose. Je me sens bien. Je sors du boulot, d'un stage en Médicomagie à Londres pour être plus précis. Je suis ici pour aller voir Louis. Il est dans ce bar. Non, il est derrière le comptoir. Je suis tellement heureux de le voir et aussi, terriblement jaloux de son serveur, là, à sa gauche. Il est bien plus beau que moi, non ?

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L'hiver est là, le dernier que je passe à Poudlard. J'ai tenu bon, l'aboutissement de tant d'années d'effort est à portée de main. On est une promo soudée et on sait très bien qu'on ne va pas se laisser tomber après l'école. On sera là pour veiller les uns sur les autres. Mais moi, je ne pense qu'à la réaction de Louis. Je me vois devant Andrew. Il respire paisiblement sous mes yeux, depuis tellement d'années. Son coma semble vouloir se prolonger sans fin. Moi, je teste un remède depuis des années. Mais va t-il fonctionner ? Et s'il le tuait ? Je dois le dire à Louis. Je dois lui dire à quel point je suis horrible, que j'ai pris la vie de mon meilleur ami lorsque j'étais enfant. Peut-être ne m'aimera t-il plus après ça.

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Je me vois avec des clés en main. Jeremiah est avec moi, il m'aide à porter les derniers cartons du déménagement.

" T'as réussi à rien lui dire ? Vraiment ?
- T'as pas confiance ? Après toutes ses années !
- Non, désolé. T'es plutôt du genre commère.
- Bon d'accord, j'ai dis que t'étais en visite d'un appart'.
- Quoi ?! Jerem' t'es vraiment un...
- ... pour ta soeur, qui veut quitter le nid. Faut te détendre, il a tout gobé. Je suis un quoi alors ?
- ... un adorable blondinet. Merci. "

On a fini par s'apprivoiser, Dragonman et moi. Je fais une surprise pour Louis, maintenant que je démarre pleinement ma vie d'adulte. J'ai pris un appart' pour moi et Louis. Il aime bien dormir dans une piaule qu'il loue au dessus du bar, mais pas moi. J'espère que ça lui fera plaisir. Je suis au bar, j'ai un micro, je commence à chanter. C'est une catastrophe. Tout le monde se marre. Je demande le silence et Jeremiah amène Louis sur scène.

" Tu veux vivre avec moi ? "

Je lui tends les précieuses clés. Je suis tellement heureux.

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Je me vois dans un lit, près de Louis. Les jours se succèdent et se ressemblent, Louis est là, près de moi, je peux caresser sa tignasse et tout ce que je veux. Je peux enfin profiter de cette vie avec lui, au sens littéral du terme. J'ai des projets mais je veux d'abord profiter. De lui, de ma famille. Mes sœurs débarquent souvent à l'appart'. On fait enfin tout ce dont à été privé à cause des études à Poudlard. On vit à 100 % et on aime à 100 %.

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Je me vois devant mon cabinet de médecine à Londres. Un an de travaux, mais j'ai ce que je voulais. Un espace hypermoderne, un espace pour sorciers et moldus. Ceux qui savent, ceux qui n'ont pas peur de tester des pratiques différentes. J'essaie de mener à bien mon projet de cohabitation des deux mondes. Daniel est fier de ce que je fais, mais c'est réciproque. Il peut vraiment changer notre vie. Jeremiah vient tout le temps pour se faire soigner ses multiples bobos. Les dragons sont pas des tendres. Ses cicatrices n'enlèvent en rien en son charme de blondinet à breloques. Louis n'est pas loin, son bar est à 200 mètres. Je ne pouvais pas me résoudre à changer de quartier. Je lui envois des patients pour qu'ils aillent boire un verre chez lui et lui transmettent des mots. Des mots d'amour, des mots coquins. J'crois que je ne peux plus me passer de sa présence. Jamais.

[Tricentenaire] Comme une lettre à la Poste 874917lloydycabinet

Je me vois la bague au doigt. C'est le plus beau jour de ma vie. J'aime Louis. On va fonder une famille. On va mener la vie que l'on veut.

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**

Je suis ramené au présent, à la poste de Pré-au-Lard. J'ai des larmes qui ont coulé sur mes joues et je ne réalise absolument pas ce qu'il vient d'arriver. Il y a quoi dans ce tonic, sérieusement ? Doucement, les souvenirs de cette expérience s'estompe. J'essaie de m'y raccrocher, mais c'est comme si mon cerveau veut que je les laisse s'en aller. Comme s'il le fallait, pour mieux les vivre plus tard. Je regarde toujours Louis. Je lui prends la main. J'aime ce garçon et je ne sais même pas encore à quel point. Mais y a bien le temps de le découvrir, pas vrai ?

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Louis Hawthorne

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MessageSujet: Re: [Tricentenaire] Comme une lettre à la Poste [Tricentenaire] Comme une lettre à la Poste I_icon_minitimeSam 17 Juin 2017, 04:35

Ah bah. Quand on parlait de l’aigle, on en voyait les plumes. Il retourna à Lloyd un œil un peu gêné. C’était une chose de vouloir voir quelqu’un, et une autre de l’avoir sous le nez, d’un coup, alors que vos doigts étaient toujours serrés autour d’une lettre trop lourde et que l’apparition en question n’avait aucune idée de ce qu’elle contenait. Il capta le regard du Serdaigle qui convergeait justement par là et retourna l’enveloppe, sans, sur le moment, se faire la réflexion que le simple geste trahissait justement son importance. Brillant. Parce que tout le monde s’empressait de cacher les lettres qu’ils envoyaient à leur grand-mère, bien sûr. Il en aurait soupiré, si son interlocuteur du moment ne l’avait pas lancé sur un autre sujet. Il n’y avait vraiment que Lloyd pour faire ça, décidément, tenir dans la paume de la main un sujet qui fâchait, le regarder, puis en changer avec tout le tact du monde. Lou lui accorda un sourire lumineux. Oui, bien sûr qu’il allait l’essayer, son frichti sorti de nulle part. A force d’être semi-potes-semi-autre-chose-de-pas-très-déterminé, le médico devait s’en douter : s’il y avait un sujet sur lequel Loulou était un Gryffon typique et kamikaze, c’était bien sur ce qu’il mettait dans son estomac.

Il en avala une gorgée sans hésiter, sans même en vérifier la couleur. La pensée furtive que c’aurait pu être un Philtre d’Amour passa en silence, puis glissa sur l’intégrité de Lloyd comme de l’eau sur les plumes d’un canard. Nan, pas son style. Il ne pouvait nier, ceci dit, que ça avait un drôle de goût. Et pas un drôle de goût comme une sucrerie pas faite pour les humains, plutôt un drôle de goût comme quelque chose qui passe de votre œsophage à vos circuits magiques. Il avait une certaine expérience avec ce que les potions vous faisaient à l’intérieur, Maggy oblige. Il fit la grimace, balbutia une question, et trébucha de côté pour laisser passer les autres clients pendant qu’il faisait une crise de … De quoi, d’ailleurs ? Que pouvait-il bien y avoir dans ce tonic magique ? Ce devait être le Tricentenaire, il y avait des tas de marchands à la sauvette qui étiquetaient leurs produits à l’aveuglette… Il releva les yeux sur Lloyd, pour voir s’il tenait le coup, et rencontrer son regard fit tout basculer. Littéralement.

Il écarquilla les yeux. Le monde autour de lui s’effaça, miette par miette, comme s’il fondait en une nuée de papillons, ne laissant que des souvenirs derrière lui. Des souvenirs, lui, et Lloyd. Pendant un instant, il lui sembla flotter dans le vide, puis son corps fut rattrapé par une sensation de chute en avant, et il ferma les yeux pour se préparer à un impact… Qui ne vint pas. Il sentit des environs revenir autour de lui. Un peu de vent. Des conversations lointaines, quelques rires… Quelque chose de chaud, contre lui. Il essaya d’ouvrir les yeux, mais son corps ne répondait pas. Il était… sous le contrôle de quelqu’un d’autre ? Non, même pas. Il était bien dans son propre corps, et dans son immense T-shirt des Harpies de Hastings, à en juger par la taille, mais ses ordres ne correspondaient pas au moment, comme s’il devait entendre une histoire à la première personne. Il était dans le futur, ou le passé, ou un futur possible, quelque chose comme ça, réalisa-t-il lentement. Et il était… Il était soulagé. Infiniment soulagé. Comme si on lui avait retiré un poids de l’estomac.

Il se sentit ouvrir les yeux, et réalisa soudain qu’il était à Poudlard. Dans la cour intérieure pour être précis. Le quelque chose de chaud reculant un peu, il réalisa aussi qu’il avait été dans les bras de Lloyd, qui s’employait maintenant à lui sourire et à lui frotter gentiment l’épaule. Il le félicitait, ou un truc du genre. Mais pour quoi, ça… La réponse lui vint naturellement, comprise dans le package : il l’avait dit à ses parents. Ah ! Ça expliquait le soulagement. Et le Lloyd si fier. Attendez une seconde, s’il se sentait soulagé, est-ce que ça voulait dire qu’ils allaient le prendre bien ? Avant qu’il ne réussisse à se concentrer sur cette nouvelle question, le monde fondit de nouveau. Ce n’était pas sur ça que se centraient les visions, apparemment.

-

Il était allongé dans son lit, à Nottingham. La transition avait été un peu plus fluide, cette fois. Et il avait les yeux ouverts, ça aidait. Il était en train de rire, même s’il aurait été incapable de répéter la blague qui avait causé une telle crise. A en juger par son état, il devait aussi avoir un léger coup dans le nez. Normal, pour un double anniversaire des Gryffonbros comme ils en faisaient tous les ans. Il entendait même quelqu’un ronfler dans la chambre à côté, sans doute ledit Jerem’, ou peut-être Raphaël. Il devait être très tard, ou très tôt selon les avis, mais il s’en fichait. Il ne savait combien pas depuis combien d’heures il était là, à empêcher un Serdaigle de dormir avec ses blagues foireuses, mais il s’en fichait. Ils passaient un bon moment, après la tempête, tous les deux. Ils étaient sur la même longueur d’onde. Un peu vulnérables. Un peu maladroits. Un peu amoureux, peut-être.

- Lloyd ? Tu te souviens ce que tu m’as dit un jour dans les vestiaires ?

Un silence. Quelques nerfs se réveillaient dans son estomac, mais ils étaient trop imbibés d’alcool pour tenter quoi que ce soit.

- … Tu le penses toujours ?

Le baiser qui s’ensuivit fut parfait. Et par là il entendait raté et mal foutu, mais surtout complètement sincère. Et dénué de peur, cette fois. Sans aucun pari ni menace au-dessus de leur tête. Juste des Gryffons bourrés dans la pièce à côté et un Jeremiah qui ne manquerait pas de les charrier en les trouvant enlacés au petit matin. Une vraie vie, quoi.

-

Il pleurait. Il n’aurait su dire pourquoi exactement, ni s’il y avait vraiment une raison raisonnable. Le même fond de doute et d’angoisse qui l’avait poursuivi toute sa vie existait toujours. Il se sentait toujours illégitime, stupide, hypocrite et profondément abandonnable. Il ne voulait pas le lui dire, pas alors qu’il se débrouillait si bien et que tout le monde chantait ses louanges … Mais comment échapper au sentiment qu’il valait mieux que lui ? Un jeune homme brillant, à deux doigts de devenir médicomage, et déjà suivi par les plus hautes sphères de sa profession… et un barman. La soirée avait rendu ça douloureusement clair. Lloyd, entouré par les sorciers les plus brillants et les plus renommés, captivant tous les regards, et lui. Juste lui, qui ne comprenait pas vraiment de quoi on parlait, ni ce qu’était une cérébrumose dysentrique, au juste. Il était fier, pourtant, il était tellement fier, mais …

Un mouvement contre lui lui rappela… L’informa, en vérité, mais il lui était incroyablement dur de se souvenir que ce qu’il vivait n’était pas le vrai présent … Lui rappela que Lloyd était là. Quoi ? Pourquoi ? Il aurait dû rester à la soirée, parler de son travail, il n’était pas parti pour le forcer à le suivre, il voulait juste… La voix de son amoureux l’incitait à lui parler, à lui dire ce qui n’allait pas, comme si c’était la chose la plus importante du monde. Alors il se sentit craquer, tout débiter d’une traite, lier ça à son enfance et à sa peur d’être tout seul, avouer à quel point il n’était vraiment qu’un idiot et qu’il ne comprenait pas ce que quelqu’un comme Lloyd pouvait bien lui trouver.

Ils se renvoyèrent la balle toute la nuit, chacun à tenter de convaincre l’autre qu’il était la plus belle personne du monde, sans vraiment entamer la montagne de doutes dont leur partenaire était fait. Mais le fait qu’ils le croyaient dur comme fer, chacun de leur côté, pour des raisons diamétralement opposées, ça… Ce fut vite indéniable.

-
Il avait un Jeremiah sur les genoux. A dire vrai, cela n’avait au cours de sa vie pas été une circonstance très exceptionnelle, mais il aurait cru que ça changerait depuis qu’il s’était marié. Apparemment pas, et le mari en question ne semblait pas plus dérangé que ça, habitué qu’il était aux frasques du Dragonman de service. Et puis, au vu des circonstances… La voix de son meilleur ami lui parvint, un peu distante, puis celle de sa meilleure amie aussi. Et, au milieu du fatras, quelques sœurs de Lloyd, aussi, et peut-être même Maggy, et Dan. Aaron. C’était la période de Noël, après tout, une excuse comme une autre pour rassembler les gens qu’on aime en tapon. Une excuse comme une autre pour annoncer qu’ils n’étaient pas contre en adopter un nouveau, de gens qu’on aime, en version pocket à élever soi-même… Et se retrouver au milieu d’une tornade d’excitation et des cris, comme s’il n’avait pas attendu toute sa vie d’avoir sa propre famille et de ne plus jamais se sentir tout seul, ou inutile. Il accepta les félicitations et les encouragements quand même. Même s’il avait suffi que Lloyd propose l’idée pour que lui vienne tout le courage du monde.

-

Le monde revint miette par miette, même s’il lui fallut une minute pour retrouver la sensation du sol sous ses pieds, et une autre pour que son cerveau lui rappelle que les taches de couleurs qui lui agressaient les yeux pouvaient être interprétées comme des images du monde autour de lui. Il se passa la main dans les cheveux. Comment… Quoi ? Il avait des bribes de souvenirs, mais elles lui filaient entre les doigts, et bientôt il ne se souvint plus de rien. De rien, à part de Lloyd. Lloyd était là, et … Et… Il n’était pas sûr. Il releva les yeux sur le garçon en question, désorienté. Tout ce dont il était sûr, c’était que le tonic avait remué et retourné ses sentiments pour Lloyd comme un panier à salade, et qu’il se sentait sur le point de pleurer.

Il sentit son receleur de tonic lui prendre la main, et laissa les souvenirs le quitter. Boaf. Ce n’était ni la première ni la dernière fois qu’il ingérait un truc magique louche. Il eut un sourire, et glissa un bras autour des épaules de son compagnon. Il se sentait incroyablement bien. Presque invincible. Comme s’il avait une nouvelle certitude au creux de l’estomac, même s’il n’était pas sûr de quoi. Cela importait peu, non ? Il se tourna vers le guichet, plaça un Galion sur son enveloppe toujours pas envoyée, puis décida :

- Vous savez quoi, envoyez-la en prioritaire, s’il vous plaît.

Et sur ce, il serra Lloyd Whiteridge plus fort contre lui, et ils tournèrent les talons.
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