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[Fini]▲LoyLou▲I'm a funny guy... but not today

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Lloyd N. Whiteridge

Lloyd N. Whiteridge



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MessageSujet: [Fini]▲LoyLou▲I'm a funny guy... but not today [Fini]▲LoyLou▲I'm a funny guy... but not today I_icon_minitimeVen 27 Mar 2015, 11:16


[Fini]▲LoyLou▲I'm a funny guy... but not today 816144lloydylou3... But not today @crédit Loulou ♥

Je ne sais pas comment je fais pour encore me lever le matin. Lorsque mon regard croise un miroir, je ne vois plus uniquement le binoclard geek qui aime bien mettre des bonnets sur la tête et réciter à longueur des temps des sortilèges curatifs. Je vois surtout le sale type que les autres prétendent que je suis. S'ils continuent comme ça, ils vont réussir à m'en convaincre. Et puis, cette marque jaunâtre autour de mon œil gauche me rappelle tous les jours ce que j'ai fais à la fête de Noël de ce stupide Gryffondor. Voilà pourquoi je ne bois jamais. Quand ça m'arrive, je le fais avec excès et... et ça donne un énorme bordel. Du genre qui dure des semaines...

J'entends vaguement mon professeur de Sortilèges annoncer qu'il y aura un test de connaissance la semaine prochaine. 'Révisez bien vos parchemins du premier semestre et surtout, restez zen, la vie est belle !'. Suivi de son rire tonitruant à faire trembler tous les murs de la salle. Nos regards se croisent et il peut clairement y voir que pour moi en ce moment, la vie n'est pas belle. Je détourne bien vite les yeux. Je sais qu'il veut savoir ce que j'ai, il me harcèle depuis la rentrée à ce propos. Tout comme l'infirmière. Tout comme Daniel. Et Ambroise, même si j'ai toujours eu le chic pour lui dissimuler ce que je ressens vraiment.

Lorsque la porte de la salle s'ouvre, je ne regarde même pas, trop absorbé par ce que je suis en train de relire. J'entends des petits pas se diriger vers le prof', sans savoir que bientôt, tous les regards vont se tourner vers moi.

" Lloyd ? Lloyd Whiteridge, vraiment ? A t-il dit pourquoi ? Non... Non évidemment... Hum.
- Faut que ce soit maintenant, monsieur, c'est tout ce qu'il a dit.
- Hum oui oui, bien entendu. Monsieur Whiteridge ? Lloyd ? "


Je lève la tête et je deviens encore plus pâle si c'est possible. Absolument tout le monde me dévisage. Du coup, j'ouvre la bouche sans être capable d'émettre le 'Oui?' que je veux répondre. Et le prof me dit que je suis convoqué par le directeur de Poudlard. Heureusement que je suis assis, parce que sinon tout le monde aurait pu voir mes jambes trembler. Okay, en voilà encore une bonne. Je me lève d'un bond comme si on m'avait piqué. Je suis toujours incapable de dire quoique ce soit, mais tout ce que je sais, c'est que ces regards me foutent les boules. Alors je tourne les talons et je quitte la salle, aussi vite que possible sans passer pour un con. J'entends les petits pas me rattraper, c'est l'élève de heu... troisième année je dirais, qui est censé m'escorter. Je ne le calcule même pas. Je suis ailleurs. Je m'imagine déjà faire mes valises, à m'entendre dire à mes parents que j'ai tout raté, que je ne peux plus étudier la Médicomagie parce que j'ai fais le con à une fête.

J'entends le petit me parler, râler plutôt parce que je ne l'attends pas et que je devrais et que blabla. Je m'arrête d'un coup net et il me rentre dedans, aussi violemment que ma façon de m'arrêter. Je le regarde méchamment et je sais que je ne devrais pas mais... Tout ça est tellement injuste. Je me retrouve au milieu de truc, au milieu de gens qui me jugent tous les jours, pensant savoir qui je suis vraiment. Ils se permettent de me juger parce que je suis gay et parce que... parce que j'ai eu le malheur de choisir Louis. Mais je les emmerde tellement. Alors je dis au gamin de me lâcher.

" Personne n'a à me dire ce que je dois faire. Y en a marre à la fin. Pigé ? "

Le pauvre, il y peut rien lui, il veut juste faire bonne impression au dirlo. Et voilà qu'il se barre dans l'autre sens. Je lui ai fais peur ? Moi ? Je secoue la tête, tente un 'Attends, reviens !' avant de continuer ma marche, bien moins rapide, vers le bureau du directeur, tout seul à présent. J'imagine très bien de quoi il s'agit. Mais je ne comprends pas qui a pu le lui dire, qui a pu m'en vouloir à ce point pour me faire carrément exlure de Poudlard... à moins que...

Flashback

C'était un jour de janvier. Le pire mois de toute ma scolarité à Poudlard. Lorsque j'étais revenu des vacances de Noël, j'avais bien cru devoir retourner dans ma famille. J'ignorais que l'histoire de mon pari à la fête de l'autre tête à claques de Firestone avait fait le tour du château. Dans le Poudlard express déjà, je sentais que les regards étaient différents et j'entendais qu'on murmurait sur mon passage. J'ai l'habitude des murmures, du type 'c'est lui qui est gay', donc je ne m'en étais pas trop offusqué. Jusqu'à ce qu'on vienne m'insulter à la sortie d'un cours de potions, le deuxième jour de reprise des cours. Et qu'on me bouscule. Et qu'on m'insulte encore une fois. Si je me souvenais bien, c'était devenu mon quotidien des semaines durant... Jusque dans ma propre salle commune au milieu de mes propres camarades Serdy. Je me rappelle que c'était le coup de grâce. On me refusait des places dans la Grande Salle, je devais manger à l'écart... J'étais devenu celui qui avait terni l'image des Serdaigles, juste parce que... parce que j'avais embrassé sur la bouche l'un des Gryffondor les plus populaires. Louis Hawthorne.

J'essayais de faire face, comme à mon habitude, j'essayais de me dire que ça allait passer et que moi, Lloyd, j'avais juste à serrer les dents et ignorer tout ça, me concentrer sur mes études, tout ça... Mais il y avait un facteur que je n'avais pas pris en compte. C'était Louis. C'était le fait que je ne l'avais pas choisi au hasard. Il me plaisait, ce connard. Et j'avais ressenti un milliard de trucs pendant notre baiser. Et c'était pas juste l'alcool. Et le pire du pire, dans tout ça, c'est que j'étais persuadé qu'il avait aimé ça, l'espace de quelques secondes. Il m'avait rendu mon étreinte, il avait... ressenti physiquement des trucs. Alors je le détestais pour ça, parce que je ne pouvais plus me le sortir de la tête. Lui et sa gueule parfaite de joueur de Quidditch. Jusqu'à ce qu'un jour, il vienne à ma rencontre...

**

Je me casse la figure lamentablement, mes pieds viennent de se prendre dans un coin de tapis. A force, je devrais être habitué, mais non, ça me mets toujours autant hors de moi. Me voilà en vue du bureau du directeur. Alors que je suis encore par terre, je distingue un type, déjà assis devant sur le banc de pierre, à patienter sûrement qu'on l'invite à entrer. Je me relève le plus dignement possiblement, essayant de ne pas me dire que je viens encore une fois, de me foutre une honte pas possible, remettant mes lunettes sur le nez, l'air de rien. Et puis là, je me dis que finalement, c'est vraiment une journée bien pourrie en reconnaissant l'objet de tous mes problèmes. J'avance, lentement, comme si j'allais à l'échafaud, vers la tronche de Louis Hawthorne.


Dernière édition par Lloyd N. Whiteridge le Lun 30 Nov 2015, 14:28, édité 1 fois
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Louis Hawthorne

Louis Hawthorne



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MessageSujet: Re: [Fini]▲LoyLou▲I'm a funny guy... but not today [Fini]▲LoyLou▲I'm a funny guy... but not today I_icon_minitimeMar 31 Mar 2015, 15:03

Louis se passa les mains dans les cheveux. Il fallait vraiment qu’il se calme, il avait l’impression d’être un paquet de nerfs. Mais ce n’était pas de sa faute, cette fichue attente, ça le rendait malade. Depuis combien de temps poireautait-il sur ce bout de banc, au juste ? Trop longtemps, voilà. Que ça ait été cinq minutes ou trois heures, ça commençait à bien faire. Ça devait être un truc de proviseur, ça, de laisser mijoter les élèves dans leur culpabilité une petite heure pour être sûr qu’ils seraient bien à bout au moment de passer à la casserole. Il comprenait l’intérêt du truc, pourquoi pas … Sauf qu’il avait déjà avoué, alors pourquoi l’y soumettre, lui, hein ? C’était comme cette histoire de confronter les versions, c’était vraiment un truc de bureaucrate, ça. Il avait dit tout ce qu’il y avait à dire. Les seuls détails qu’il avait omis ne regardaient pas l’administration, et il espérait de tout son cœur que Lloyd ne remplirait pas les trous. Le monde sorcier était plus petit qu’il n’y paraissait, l’information circulait vite…

Oui, c’était plus ça qui lui faisait peur, au fond. Plus que la perspective de se faire renvoyer, qui le mortifiait littéralement, c’était plus l’idée que ses parents soient mis au courant qui lui nouait présentement l’estomac. Oh, ils entendraient sûrement parler du coup de poing, bien sûr. Et nul doute que cet écart lui vaudrait un long et fastidieux sermon sur la dignité qui se devait d’aller de pair avec un sang pur, les heures de léchage de botte qu’il devrait passer à laver cet affront, et bla et bla et encore bla… Mais il avait beau avoir envie d’en grogner d’avance, l’irritation future de sa mère ne pesait pas très lourd dans la balance. Sur ce plan-là, le mot en B écrasait tout. Ce que le mot en B ferait à sa famille … Il n’osait même pas l’imaginer. Ou peut-être était-ce qu’il ne pouvait pas, faute de référentiel. Il se remit à mâchonner les franges de son écharpe. Qu’il ait une chance ou non de rester le fils de ses parents, il était trop tôt. Il ne se sentait pas prêt. Il se sentait à peine prêt à le dire à Jeremiah et Kina, à qui il disait tout, et qui s’étaient toujours montrés plutôt bienveillants envers ce genre de pratiques chez les autres, alors ses parents …

Tout reposait sur la version que donnerait ce foutu Serdaigle. Autant dire qu’il y avait peu d’espoir que les mots de Lloyd l’épargnent. Ce serait pour lui une parfaite occasion de l’enfoncer, non ? Enfin, il ne savait pas très bien. Cela faisait un mois qu’il s’énervait sur l’idée de Lloyd sans comprendre comment marchait la personne en-dessous. Ce que faisait ce type n’avait aucune cohérence. Tenter de l’humilier au cours d’un pari stupide, mais n’en tirer aucune gloire. Se prendre un pain, mais ne pas essayer de se venger en révélant pourquoi Louis avait pris tout ça tellement à cœur. Ça n’avait aucun sens. Il était le connard le moins doué du monde.

Un bruit sourd le fit sursauter. Ah bah. Tiens, justement. Quand on parlait de l’aigle. Louis regarda Lloyd Whiteridge se relever, hésitant un peu sur la conduite à adopter. Il se serait bien levé pour lui venir en aide, ou demandé s’il allait bien, mais il jugea plus prudent de laisser Binocle regagner sa dignité avant de lui adresser la parole. Il fit donc mine de n’avoir rien vu, se concentrant sur l’une des lanières de son sac qu’il tripota en silence, et attendit que le bleu et bronze s’installe pour faire son effort de savoir-vivre.

- … Hey.

Il se recala maladroitement contre le mur, jetant un vague coup d’œil au nouveau venu. C’était … C’était vraiment une situation très étrange. Il n’avait aucune idée de ce qu’il convenait de faire maintenant. Sa simple présence, en vrai, maintenant, après tout ce qui s’était passé et avec tout ce qui risquait de lui arriver, suffisait à lui perturber le cerveau. Maintenant, quoi ? Il s’était promis de s’excuser, mais il n’arrivait pas à savoir s’il en avait envie. Il ne savait pas ce qu’il ressentait envers Lloyd. Comment savoir ce qu’on ressentait envers quelqu’un qu’on ne connaissait pas ? Il ne le connaissait pas … C’était sans doute plus violent encore que de le détester. Un inconnu avait bouleversé sa vie. Un inconnu l’avait embrassé. Un inconnu lui avait fait mal au point de se prendre un pain. Et maintenant, un inconnu était en face de lui, et il ne savait pas quoi faire.

Enfin, un inconnu. Ils avaient passé sept ans à se croiser, ils avaient eu des cours en commun, mais ça ne changeait rien. Ses quelques souvenirs de classe ne l’aidaient pas à piger comment ils s’étaient tous les deux retrouvés là. Il releva les yeux, de plus en plus mal à l’aise, parcourant les traits de Lloyd Whiteridge du regard. Qu’est-ce qui rendait ce mecton si spécial, hein ? Pourquoi l’embrasser avait-il mis sa vie en feu ? Il avait une bouche, un nez, deux yeux, rien de si extraordinaire à première vue, si ? Il avait … Il … Il avait encore la marque. Autour de l’œil, lui mangeant la pommette, il avait encore la marque. Le Gryffondor sentit son cœur s’écrouler dans sa poitrine. Il… Il n’avait pas souvenir d’avoir frappé si fort. Le constater en personne lui mit du plomb dans les genoux. Il avait fait ça. Il avait fait ça, lui. Comment avait-ce pu arriver ?

***

Il n’avait pas cru un instant que ça partirait comme ça. Tout ce qu’il avait voulu, c’était des réponses… Après des semaines à tourner en rond et à avoir peur de lui-même comme s’il avait été infecté par une maladie incurable, ce n’était pas en demander tant que ça, si ? Il ne se souvenait pas vraiment comment il avait fait pour retrouver Lloyd dans ce bazar, sans connaître ni sa spé ni son nom de famille. Peut-être avait-il demandé à la ronde, finalement. Peut-être avait-il cherché dans tout le château, ou peut-être avait-il eu de la chance. D’une manière ou d’une autre, en tous cas, il avait mis la main dessus. Littéralement. Il l’avait attrapé par la main, sans réfléchir à ce que ça voulait dire. Il avait été tellement soulagé de le voir, aussi. Il était le seul qui connaissait toute la vérité, le seul qui pouvait l’aider, le seul à être déjà impliqué dans l’histoire. Maintenant qu’il y pensait, il avait déjà dû un peu passer pour un taré, avec les cernes qu’il se tapait et l’air désespéré qu’il avait adressé au Serdy… Bref, il l’avait attrapé par la main, et il avait dit un truc totalement bateau, quelque chose du genre …

- Salut, on peut se parler ?

S’il avait mis un point d’interrogation, il avait été purement rhétorique, parce qu’il se souvenait clairement avoir alors entraîné son camarade sous une alcôve avant de le lâcher. Ensuite … Ensuite il y avait eu un silence, le temps qu’il trouve ses mots. Il avait eu le trac, c’était bête. Ses mots s’étaient emmêlés les uns contre les autres. Il n’avait pas su vraiment par quoi il voulait commencer.

- C’est au sujet de … Ouais… Je … Quand tu … Je veux dire, pourquoi moi ? Est-ce que … Est-ce que tu
savais ? Est-ce que tu savais, pour moi ?

***

Il se décida à dire quelque chose. Tant pis s’il passait pour un idiot, il ne pouvait pas supporter cette atmosphère étouffante, ce silence pesant, le fait de ne pas savoir où ils en étaient. Il ne pouvait pas se taire au sujet de la marque, non plus. Dire qu’il avait tenté de se convaincre que Lloyd l’avait méritée. A contempler la trace jaunâtre qu’il avait laissée sur son visage, il n’arrivait pas à comprendre comment il avait pu penser pareille connerie. Alors il se redressa un peu, adressa à sa victime un regard honteux, et demanda doucement, s’attendant presque à se faire cracher dessus en retour :

- … Ça te fait encore mal, ta pommette ?

Il réussit à lui envoyer un faible sourire, et leva la main avec laquelle il l’avait frappé pour lui montrer l’hématome dégueulasse qui s’étalait dessus.

- Si ça t’aide à te sentir mieux, de mon côté, ça me tue encore les doigts.

Il fallait avouer qu’il n’avait rien fait pour arranger les choses, non plus… Il n’avait pas eu le culot d’aller à l’infirmerie, quand même, il n’allait pas se faire guérir un truc qu’il s’était fait en attaquant ses petits camarades, fallait pas pousser le bouchon. Et puis il s’était servi de sa main jusqu’à empirer le truc, aussi, mais ça, son camarade de salle d’attente n’avait aucun moyen de le savoir, il n’était pas soigneur, après tout. Louis jeta à sa main bousillée un regard blasé. C’était lui, qui l’avait mérité. La douleur lancinante qui le faisait grimacer lorsqu’il refermait la main n’était qu’un juste retour des choses.

Et peut-être ne méritait-il pas une réponse, non plus. N’empêche que, si sa victime pouvait ne serait-ce que sourire…
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Lloyd N. Whiteridge

Lloyd N. Whiteridge



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MessageSujet: Re: [Fini]▲LoyLou▲I'm a funny guy... but not today [Fini]▲LoyLou▲I'm a funny guy... but not today I_icon_minitimeDim 19 Avr 2015, 17:16


Je crois qu'il n'y a pas pire situation que me retrouver là, à côté de lui devant le bureau du Directeur, terriblement gêné par la situation. Si ça se trouve, je vis les derniers moments de mon existence dans ce château ! Je ne tiens pas à les passer avec le Gryffon symbole de ma connerie et de mes problèmes depuis des semaines. En plus, je sens son regard sur moi, il me dévisage des pieds à la tête. Il se croit discret ? Je me décale un peu plus sur le banc pour m'éloigner de lui de quelques centimètres. J'ai bien entendu son 'Hey', presque étranglé au fond de sa gorge. 'Hey' ? 'Hey salut toi, t'es le connard qui m'a dénoncé au dirlo et tu veux que je te dise bonjour ?'. Bah rêve pas trop.

Je sais pas trop ce qu'il me prends là maintenant, mais je suis en train de bouillir silencieusement. Je ne lui en voulais pas, jusque là. Il m'a frappé, je l'ai mérité, point barre. Que je morfle encore plus à cause de tous les cons qui écoutent les rumeurs et qui se pensent meilleur que moi, même si c'est difficile à admettre, là aussi, je ne lui en veux pas. Je crois pas qu'il soit le genre à faire ça. Je me rappelle d'un garçon très déconneur mais intègre, en cours. Dire qu'on a passé sept ans à fréquenter les mêmes bancs d'école sans jamais se parler.

Mais qu'il aille finalement tout raconter au directeur de Poudlard, je pige pas.

- … Ça te fait encore mal, ta pommette ?

Il me parle de ma pommette ? Il est sérieux là ? Je pince les lèvres, le regard rivé vers le mur en face de moi. Quelque part sur ma gauche, je vois qu'il m'agite sa main sous le nez. Il se plaint. Il a le culot de se plaindre. Je ne sais pas à quoi il joue. Faire la conversation n'est pas mon fort et en fait, le silence ne me dérange pas. Louis a l'air de détester ça, au point même de vouloir que je lui parle. Alors que si on est là, c'est sa faute à lui. Si je risque d'être exclu, c'est sa putain de faute.

Je tourne lentement la tête vers lui, un air froid sur le visage.

" Pourquoi tu fais ça Hawthorne ? Tu crois pas que j'en ai eu assez avec ta horde de fans écervelés ? S'il y a bien un truc que je pensais pas de toi, c'est que t'étais une balance. "

Je ne détourne pas tout de suite les yeux. Ça fait longtemps que j'ai pas pu le regarder d'aussi près. Ni même oser lever les yeux sur lui par peur d'être aussitôt envoyer au fin fond des Enfers.

**
Il était venu pour moi. Pour me voir moi. Je me rappelais que je m'en étais réjouis, même si j'avais des appréhensions. Je ne savais pas ce qu'il pensait de tout ça et comme il s'était enfuit en courant de la fête, il n'avait entendu que des rumeurs sur les raisons qui m'avaient poussé à l'embrasser. Lorsqu'il vint à ma rencontre, je m'attendais plutôt à recevoir immédiatement un coup de poing, sans vouloir des explications, sans chercher à entendre ma version. C'était un Gryffondor joueur de Quidditch. Pour moi, ils étaient un peu tous pareil, un peu stupides et terriblement impulsifs.

Je sortais de cours, l'air un peu inquiet à l'idée de me faire encore une fois insulté pour je ne savais quelle raison, mais à ce moment là je pensais encore que je contrôlais la situation. J'étais en train de discuter avec un ami Serdaigle lorsque ma main s'était retrouvé dans la sienne, sans même que j'y comprenne quoi que ce soit. J'entends encore mon ami me crier 'Félicitations 'Newt, tu n'es plus célibataire !'. J'avais souris, nerveusement ou je ne sais plus pour quoi.

- Salut, on peut se parler ?

Entendre le son de sa voix, encore aujourd'hui je ne peux pas décrire l'effet que ça m'a fait. J'avais vaguement tenté de répondre un truc drôle, mais il voulait visiblement arriver le plus vite possible au vif du sujet. Une fois mis à l'écart du reste du monde, je me sentais tellement spécial que s'en était clairement ridicule. Le silence à ce moment là, me ramenait des jours en arrière, me ramenait à ce moment où nos lèvres...

" C’est au sujet de … Ouais… Je … Quand tu … Je veux dire, pourquoi moi ? Est-ce que … Est-ce que tu savais ? Est-ce que tu savais, pour moi ? "

Je l'avais dévisagé quelques secondes, triturant les lanières de mon sac de cours. On aurait dit que j'avais quinze ans et que j'essayais de brancher une nana pour l'inviter à sortir avec moi. Mais bon, je comprenais pas ce que j'aurais du savoir sur lui. Quant à pourquoi lui... Il n'était pas question de lui dire que je l'avais choisi parmi tant d'autre parce que sa gueule me faisait de l'effet et que... et que c'était lui, personne d'autre. Comment expliquer ça à quelqu'un hein ?

" Si je savais ? Si je savais quoi ? "

Je m'étais même permis de rire, sur le coup. C'était parce que j'étais nerveux mais on pouvait mal l'interpréter, quand j'y repense.

" Ecoute, c'était stupide, c'était... Je fais jamais ça tu sais. Mais mes potes ils... ils voulaient me sortir de ma réserve habituelle. Je suis vraiment pas habitué à boire et... ils m'ont lancé ce pari... "

Je racontais ça avec quelques étoiles dans les yeux et un sourire niais sur la gueule. Oui, j'étais plutôt fier de moi en fait, même si sur le coup, voir Louis si gêné m'avait fait grandement culpabiliser. En fait, je crois que s'il m'avait repoussé, on n'aurait pas eu cette conversation. Et je commençais vaguement à comprendre à son regard que ce que j'avais fais avais eu des conséquences. Et sûrement pas celles que je m'étais imaginé.

**

Je me détourne finalement pour reprendre ma position initiale, trouvant le mur d'en face tellement plus intéressant. Mes poings sont serrés et mon cœur bat furieusement dans ma poitrine. J'avais compris la leçon la première fois, alors que sa main rencontrait violemment ma pommette. Alors pourquoi il fait ça ? Pourquoi je me retrouve là si injustement ? Je pense à Dean. J'ai soudain l'envie de lui dire qu'il aurait dû lui rendre la pareille, finalement. Voilà que je pense à faire du mal à Louis Hawthorne. Ça va plus du tout là.

Je tente de faire baisser ma testostérone en fermant les yeux. Je tente de faire taire tous les sentiments contradictoires qui se livrent un combat sans merci dans ma tête... et dans mon cœur.
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Louis Hawthorne

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MessageSujet: Re: [Fini]▲LoyLou▲I'm a funny guy... but not today [Fini]▲LoyLou▲I'm a funny guy... but not today I_icon_minitimeJeu 23 Avr 2015, 15:34

Sa main retomba mollement le long de son corps. C’avait été une mauvaise idée, il le lisait dans ses yeux. Il n’y avait pas la moindre miette d’humour dans le regard que lui retournait Lloyd. Pas la moindre pitié, pas la moindre envie d’enterrer la hache de guerre. Il se sentit perdre son sourire. Qu’est-ce qu’il était allé s’imaginer ? Qu’on pouvait lui pardonner n’importe quoi ? Il était tellement, tellement débile. Ce qui s’était passé entre eux dépassait de loin ce à quoi il était habitué, et cette fois-ci, un premier pas et un trait d’humour ne serviraient à rien. Il tourna la tête, tentant d’ignorer la pointe de déception qui lui piquait le cœur, et fit mine de reporter son attention sur ses chaussures. Pff, peu importait. Qu’est-ce qu’il en avait à carrer, au fond, la seule raison pour laquelle il avait voulu le pardon de ce petit crétin, c’était pour se sentir moins coupable, rien d’autre. Ce n’était pas comme s’il l’avait volée, sa beigne, non plus. Il ramena ses jambes contre son torse, maussade. Il s’en fichait. Il pouvait raconter ce qu’il voulait, il s’en fich … Qu’est-ce qu’il racontait, au juste ?

Louis fronça les sourcils. De quoi parlait-il ? Mais de quoiiii parlait-il ? Quelle horde de fans ? Et qu’est-ce que c’était que cette histoire de balance ? Quel câble avait-il encore pété, celui-là ? Il ne put s’empêcher une grimace perplexe, complètement paumé. Est-ce que le Serdaigle national s’était pris une vilaine remarque des petits premières années qui lui traînaient autour après les matchs de Quidditch, ou un truc dans le genre ? Ou … Ou peut-être Jeremiah ? Mais Jeremiah n’était pas au courant… Est-ce que … Est-ce que Jeremiah était au courant ? Non, c’était impossible, il lui en aurait parlé, il serait venu le voir … Mais alors qui ? Qui lui était attaché au point de chercher aveuglément un coupable plutôt que de lui en vouloir à lui ? … Personne. Il ne voyait personne… Il ne voyait personne, mais la phrase lui mit un sale malaise au creux de l’estomac tout de même. Peut-être se faisait-il des idées. Ce n’était peut-être bien que quelques chuchotis entre Gryffondors que son collègue de banc avait mal pris… De toute façon, ce n’était pas comme s’il était en position de lui demander des précisions. Il lâcha l’affaire pour le moment. Il avait d’autres soucis plus urgents.

Comme le reste de sa tirade, qu’il comprenait encore moins. Balance. Quoi, balance ? Ce n’était un secret pour personne qu’il s’était pris une trempe, il s’était baladé avec le bleu sur la gueule toute la semaine ! Ce type … Ce type allait le rendre malade. Est-ce qu’il y avait seulement une logique, derrière ce qu’il disait, ou est-ce qu’il abusait du billywig à longueur de journée ? Incapable de comprendre où son ancien camarade voulait en venir, le Gryffondor répondit la première chose qui lui passait par la tête. A insulte absurde, répartie débile.

- … A vrai dire, je suis Gémeaux.

***

Son rire. C’avait beau être la première fois qu’il l’entendait, c’avait beau être quelque chose qu’il adorait chez les gens, le son lui avait fait mal. Ce n’était pas drôle, pas cette fois-ci. Il n’y avait rien de drôle dans cette question. Savoir quoi ? Est-ce qu’ils avaient vécu la même chose ? Est-ce qu’ils avaient partagé le même baiser ? La façon dont il avait écarté la question lui était restée en travers de la gorge. Il savait ! Il savait, comment pouvait-il faire semblant de rien, il avait été là lorsque son monde s’était écroulé, il était le seul à l’avoir ressenti avec lui, à l’avoir vu, comment pouvait-il rire ? Le fossé entre eux deux s’était creusé à cet instant-là. L’espoir d’avoir des réponses, l’espoir que Lloyd lui vienne en aide d’une manière ou d’une autre avait disparu en une seule phrase, et il s’était retrouvé tout seul. Tout seul contre cette montagne de problèmes. Il avait contemplé ses pieds, avait esquissé un pas en arrière, incertain, prêtant à peine attention à ce que son interlocuteur disait à présent… Et puis il y avait eu quelque chose qu’il ne savait pas. Quelque chose qui changeait la donne.

L’espace d’un instant, il avait cru mal entendre. Il avait fixé Lloyd comme s’il lui était poussé une seconde tête, comme si le mot allait se corriger tout seul, mais il n’y avait que le silence, le temps qu’il prenne la mesure de ce qu’on venait de lui dire. Le temps pour son visage de se décomposer. Le temps que son cœur se serre si fort que ses oreilles s’étaient presque mises à siffler. Le temps de croire qu’il allait s’évanouir, ou faire une crise cardiaque, ou exploser. Au bord du vide, juste avant que tout ne bascule, il avait répété le mot, comme s’il avait eu besoin de l’entendre de nouveau pour se convaincre que c’était un mot qui existait vraiment.

- … un pari ?

Et c’était là, au moment précis où son cœur allait lâcher, que son poing s’était écrasé sur le visage de Lloyd Whiteridge. Il avait à peine ressenti la douleur de ses doigts qui se brisaient sous la force du choc, à peine compris ce qui était en train de se passer, à peine eu le temps d’émettre une pensée. Il s’était juste laissé noyer par le moment, par le désespoir, par l’ascendant qu’il avait sur la personne qui venait de lui faire aussi mal, et il était devenu fou. Il l’avait regardé tomber, presque agacé par l’effet de la gravité, l’avait relevé par le col pour le clouer au mur, et puis sa bouche avait pris le relais. Il n’avait plus la force de se censurer, ou de penser à être discret. Il était mille ans trop tard pour ça.

- Et vous vous êtes bien amusés ? Vous avez bien rigolé du Gryffondor à qui ça a trop plu ? Ça vous a bien fait marrer, de foutre la merde dans ma vie ? Je suis un mec marrant, j’ai pas de cœur, c’est ça ? Connards ! Bande de petits connards !

Jamais il n’avait été dans cet état auparavant. Il ne contrôlait plus rien. Plus rien n’avait d’importance, il ne pouvait plus revenir en arrière, maintenant, il savait, sa vie avait changé. Sa vie avait changé et c’était de leur faute. C’était de leur faute, de leur faute, il n’avait rien demandé à personne, lui, il n’avait jamais demandé à être comme ça… On l’avait forcé. Pour un pari. On l’avait utilisé, sans savoir. On l’avait choisi sans importance, au hasard ou parce qu’il ferait un joli trophée. Ou peut-être parce qu’il était … Un mec marrant. Quelqu’un qui trouverait ça drôle, qui ne s’énerverait pas, qui aimait trop les gens pour …

Il s’était enfin rappelé qui il était. Il avait baissé les yeux sur ses mains, toujours serrées autour du col de Lloyd. Lentement réalisé ce qu’il venait de faire, à qui, à quel point ce genre de scène ne collait pas avec qui il était, à quel point tout ça était parti loin, à quel point il avait merdé. Alors il avait enfin lâché le garçon qu’il venait de brutaliser. Il s’était reculé, dégoûté par lui-même, vidé de ses forces, et il s’était laissé glisser le long du mur opposé, sans oser regarder autre chose que le plafond.

- Putain, tout ça pour ça … Tout ça pour ça…


***

Sa victime continuait de l’ignorer royalement. Il n’avait même pas besoin de tourner la tête pour le sentir bouder dans son coin, le regard sans doute fixé sur le mur ou sur un tableau quelconque. Il était gonflé, quand même. Tout ça pour cinq minutes de son temps et une vague confirmation des faits. Lou secoua la tête, exaspéré. N’importe qui de normalement constitué aurait fait un petit effort. Un bonjour. Un oui oui. N’importe qui de normalement constitué aurait même trouvé ça plutôt classe de sa part d’aller avouer ses crimes à la hiérarchie. Mais pas Monsieur Whiteridge, nooon, Monsieur Whiteridge n’en avait rien à faire que Louis Hawthorne fasse de son mieux pour se racheter et pour redevenir quelqu’un de bien, Monsieur Whiteridge voulait juste oublier son existence et retourner à sa vie de petit intello ronchon. Il soupira. Dire qu’il avait un instant pensé que se retrouver en face de lui l’aiderait à mettre de l’ordre dans le pourquoi du comment de ce qui lui était arrivé. Raté. Raté par un bon kilomètre, parce qu’il le comprenait encore moins qu’avant.

Il lui jeta un autre regard en coin, incapable de s’en empêcher. Il faisait quoi, une sieste ? Agh, et puis qu’est-ce qu’il en avait à faire. Pourquoi s’obstinait-il à chercher l’attention de ce type ? Il n’était jamais que l’élément déclencheur, qu’une réaction chimique réussie, il n’y avait rien eu de plus entre eux, c’était ridicule de se monter le chou à ce point sur quelqu’un qui n’en avait rien à faire de lui. Il appuya la tête contre le mur, fermant les yeux à son tour. Aucune importance. Il ne pouvait pas plaire à tout le monde, il allait bien falloir qu’il l’accepte…

N’empêche. Il n’avait même pas évoqué le coup de poing. Encore, s’il avait eu du mal à le saquer à cause de la mandale qu’il s’était prise, il aurait compris. Mais là, il n’avait même pas relevé, même pas rebondi sur sa pitoyable tentative d’humour, même pas balancé un « bien fait » lorsqu’il lui avait confié avoir toujours mal. Non, il avait évoqué des trucs qui n’avaient aucun sens, des reproches à côté de la plaque… C’était impossible de conclure là-dessus, quand même ! C’aurait été trop frustrant ! Il fallait au moins qu’il comprenne, sinon ça allait le turlupiner toute la semaine. Ou toute la vie, s’il se faisait renvoyer maintenant.

Il prit quand même le temps de se calmer. C’était lui qui était en tort, lui qui voulait des explications, inutile de braquer son interlocuteur en arrivant en force. Il respira par le nez. Ce n’était de la faute de personne s’il était bisexuel, se rappela-t-il en silence. Si c’avait été n’importe qui d’autre, il aurait juste pris ça pour un pari stupide à la sauce rouge et or. Il se mit distraitement à tripoter son écharpe, déployant de gros efforts pour mettre de côté tout ce qu’il avait supposé sur le Serdy responsable de tous ses ennuis, et ouvrit la bouche.

- Je te comprends pas. Depuis le début, je te comprends pas.

Il parla le plus doucement possible. C’était limite s’il n’essayait pas de se souvenir des techniques de Terry Weetabix pour paraître le moins brutal possible lors d’une vente. Il ne regarda même pas son camarade dans les yeux, tournant la tête vers lui en fixant l’espace de banc qui les séparait pour ne pas le forcer à affronter son regard. Les épaules baissées, la tête un peu penchée, c’était de la posture de soumission ou il n s’y connaissait pas. Il se fit vaguement la remarque, mais n’en éprouva aucune honte. C’était une façon de communiquer, rien de plus.

- Je pensais que c’était ce que tu voulais.


Dernière édition par Louis Hawthorne le Lun 09 Nov 2015, 20:58, édité 1 fois
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Lloyd N. Whiteridge

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MessageSujet: Re: [Fini]▲LoyLou▲I'm a funny guy... but not today [Fini]▲LoyLou▲I'm a funny guy... but not today I_icon_minitimeMar 09 Juin 2015, 13:37


J'ai les yeux toujours clos, mais je meurs d'envie de les rouvrir. Je sens la présence de Louis à côté de moi, à un petit mètre de distance et je sens que mon choix de l'ignorer le fait tourner en bourrique. J'en aurais souris, satisfait, si la colère ne me faisait pas battre le cœur à toute vitesse et serrer les poings. Contre qui suis-je véritablement en colère au juste ? Il es indéniable que je suis responsable de ce qui arrive. Il est indéniable que j'ai joué au con. Ou plutôt, que j'ai voulu faire comme tout le monde, lorsqu'il y a une fête et que des gens se lancent des défis débiles. Comme boire une pinte de bière cul sec. Comme montrer ses fesses. Comme... comme embrasser quelqu'un. Mais est-ce que j'ai réfléchi un seul instant à ce que pourrait ressentir la personne en face ? Non, jamais, je ne voulais pas, je ne voulais surtout pas penser à ça. Je suis un putain d’égoïste et cette vérité me saute aux yeux et me noue l'estomac. Et le pire dans tout ça ? C'est que j'avais eu la bêtise de choisir un mec qui me plaisait.

J'ai fais la bêtise de risquer que ce garçon me déteste toute sa vie, au lieu peut-être, d'éprouver une quelconque affection pour moi.

- … A vrai dire, je suis Gémeaux.

Je ne peux pas trouver ça drôle, même si j'adore la répartie et que je fais preuve d'un cynisme à toute épreuve. Ma tête est remplie d'émotions contradictoires et ne peut plus gérer ça. Je peux plus gérer Louis Hawthorne qui essaye de détendre l'atmosphère. De longues secondes passent et je me demande pourquoi le directeur nous fait attendre comme ça. Le responsable de ma convocation est juste là ! Il m'a déjà frappé une fois, il aurait pu se douter qu'une deuxième puisse arriver, non ? Et peut-être que cette fois, ce ne sera pas le même minois qui subira le coup. Bon Dieu, voilà que je m'égare dans des délires sans aucune logique. J'ai jamais été violent, j'ai jamais trouvé ça intelligent.

- Je te comprends pas. Depuis le début, je te comprends pas.

J'ouvre les yeux un peu malgré moi. En fait, je suis intrigué par le son de sa voix. Je suis tenté de le regarder, rien que pour voir à quoi ressemble sa tête. Je sens que je suis au bord de lui répondre quelque chose, comme s'il avait trouvé les mots magiques pour me faire ouvrir la bouche. Est-ce que... Est-ce qu'il est en train d'utiliser la magie pour me faire parler ou quoi ?

- Je pensais que c’était ce que tu voulais.

Voilà, il gagne, je tourne la tête pour le regarder, un millier de phrases au bord des lèvres que j'ai envie de crier. Mais je vois surtout sa tignasse brune et ses yeux dans le vide, dans l'attente que je veuille bien lui répondre. Mais voilà que je ne sais pas quoi dire, alors que je ne peux m'empêcher de le détailler. Ses cheveux sont légèrement bouclés. Si je me rappelle bien, plus jeune, il mettait souvent ses lunettes de gardien de Quidditch en dehors du terrain. Je trouvais ça tellement cliché, mais maintenant que ça fait longtemps, j'en viens à regretter ce temps-là. Ce temps où je pouvais l'observer dans un coin de classe, sans qu'il ne soupçonne mon existence. Sans qu'il ne puisse ressentir de la colère contre moi. Je voudrais qu'il plonge à nouveau ses yeux dans les miens... mais je doute les revoir un jour avec cette même intensité magique que ce soir là, à la fête.

Je n'ai plus été si près de lui depuis... depuis que mon col de chemise avait été déchiré par ces mêmes mains qui trituraient une écharpe rouge et or...


**

Quand on vient de dire quelque chose et qu'on voudrait revenir une seconde avant. La seconde avant que tout parte en vrille. Bah c'était ce moment. Je venais de dire 'pari', je ne venais de lui dire clairement qu'il n'avait été rien d'autre que l'objet d'une plaisanterie légère, entre potes un peu trop éméchés et un peu trop con. Comment ajouter qu'il n'avait pas été que ça pour moi ? Je savais que c'était trop tard, que je l'avais perdu, lui et le peu de respect qu'il avait peut-être pour moi. Mais même en ayant conscience de ça, je fus surpris par la violence du choc contre ma joue. La violence tout court, d'un garçon réputé drôle et enjoué, contre moi, Lloyd, si discret, si standard. J'ai senti la douleur dans mon dos, qui venait d'être brutalement poussé contre un mur froid, j'ai senti mes lunettes s'envoler de mon nez, ma respiration se couper sous la pression qu'exerçait Louis sur mon cou. Et le goût du sang, qui coulait de mon nez jusque dans ma bouche, que je gardais ouverte pour chercher de l'air. J'ai senti mes espoirs s'envoler, se déchirer en milles morceaux alors que je dévisageais mon agresseur, que je voyais, quelques secondes auparavant, comme le mec qui me faisait voir des étoiles dans les yeux.

Les mots ne furent pas si violents, finalement. J'étais habitué de la violence des mots à mon égard. Mais forcément, je relevais cette phrase 'Vous avez bien rigolé du Gryffondor à qui ça a trop plu ? ', et je l'inscrivais quelque part au fond de ma tête, pour que je puisse essayer de la comprendre plus tard. Mes mains se posèrent sur ses bras, essayant de le faire lâcher prise, parce que là, je manquais sérieusement d'air. Mais qu'est-ce que je pouvais faire contre un joueur de Quidditch ? Qu'est-ce que je pouvais faire contre un joueur de Quidditch en colère, terriblement en colère même ? Prier ? Compter sur l'aide de quelqu'un ? Je me débattais avec un peu plus de force alors qu'il avait l'air complètement hors de lui. L'instinct de survie et l'adrénaline aidant, j'avais bon espoir de lui donner un coup de genoux dans le ventre suffisamment puissant pour qu'il recule. Mais je n'eus même pas besoin de tenter quoique ce soit. Louis était revenu. Il me lâchait et je m'effondrais en même temps que lui, là contre l'un des murs froids du château de Poudlard.

- Putain, tout ça pour ça … Tout ça pour ça…

Et ce fut ces derniers mots-là, ces mots sorti du plus profond de son cœur, qui me firent perdre mes moyens. Je mis ma main droite contre mon nez, mais c'était surtout le sang qui gouttait de ma pommette qui tâchait le haut de mon uniforme. Bienvenue à Poudlard, qu'ils disaient... Je lâchais des larmes, de douleur et de peur. Putain, j'étais mort de trouille. Je tâtais le sol à ma recherche de mes lunettes, sans succès. Je pouvais me débrouiller sans, c'était plus un accessoire qu'autre chose. Puis, elle devait être en miettes. Je lâchais un sanglot, que j'essayais aussitôt d'étouffer avec la main qui couvrait mon nez. Je ne m'étais jamais fais tabasser par quelqu'un. Et Louis me donnait l'impression qu'il n'avait jamais fait ça. J'aurais préféré ne pas être le premier. Le premier type qu'il avait frappé, c'était moi ?! Je lâchais un second sanglot, tout en essayant de me relever. Je ne pouvais pas le regarder, mais je devais lui dire que j'étais désolé. Que je ne voulais pas ça et que j'avais ressenti des sentiments incroyables en l'embrassant cette nuit-là. 'Tu me plais Louis. C'est pour ça que je t'ai choisi.' C'était pourtant pas bien compliqué. Mais je pouvais à peine prononcer un mot.

" C'est... C'est pas ce que tu crois... "

Puis le reste vint mourir sur un sanglot étouffé et la honte et la douleur l'emportant sur tout le reste, je réussi à me relever et à tituber dans la direction opposée pour m'enfuir. Il fallait que je me barre le plus loin possible de ce qui se transformait en un cauchemar épouvantable. Loin de la douleur de Louis. Loin de ce que j'avais provoqué et loin de ce qu'il m'avait fait.


**

Et puis merde. Il veut parler ? Bah allez. Qu'est-ce que j'ai à perdre ? Je suis à deux doigt de me faire exclure. Je ne vois pas en quoi être ici, à ressasser encore une fois toute cette histoire, devant le directeur en plus, est ce que je veux. Mais bon, une incompréhension de plus, au point où on en est...

" Toute cette histoire n'est qu'une somme d’incompréhensions à la mords-moi le nœud. Je n'ai... je n'ai jamais voulu ça. Mais c'est ma faute, c'est moi le point de départ de tout ça... J'ai essayé de te le dire un millier de fois. J'ai essayé de t'approcher tous les jours depuis que... Mais tu n'imagines pas comme c'est compliqué de t'approcher, quand tu te trouves être le responsable du tas de rumeurs et de conneries qui circulent dans le château à propos de l'un des joueurs de Quidditch le plus populaire du château. On m'a traité de baiseur d’Hippogriffes et de suceur de... Bref, je te passe les détails pornographiques. "

Je m'interromps, sans savoir si je vais reprendre la parole, même si j'ai un milliers de choses à lui dire maintenant que je suis enfin seul avec lui. Mais je sens qu'on ne peut plus m'arrêter. Et je pense que jamais plus je n'aurais l'attention de Louis. C'est le moment ou jamais de lui dire réellement ce que je pense.

" Mais quand tu m'as frappé, que tu as tiré tes propres conclusions, j'ai su que ce n'était plus la peine de te poursuivre dans les couloirs. Puis... L'idée même de te voir... après ça (je montre ma pommette d'un léger mouvement de la main)... J'avais... peur que tu recommences. "

Oui Louis, je suis en train de te dire que je t'ai rangé dans la catégorie 'gens violent, warning'. Même si dans le fond, j'ai le sentiment qu'il n'en est rien, je préfère qu'il ne s'en doute pas. Après tout, je lui en ai voulu de nombreuses semaines après ça. J'en ai fais des cauchemars. Je rase encore un peu les murs, quand je sors des cours. Je réalise que j'ai eu le courage de le regarder tout le long de ma tirade. Le rouge me monte un peu aux joues quand je réalise qu'on se regarde.

Je racle un peu ma gorge... et je commence à me détourner, par pure timidité, quand j'entends enfin cette statut pivoter devant le bureau du directeur, laissant apparaitre le directeur de Poudlard. Mon cœur se mit à nouveau à battre la chamade comme le petit écolier que je suis et qui a fais une grosse bêtise.

" Ah Monsieur Whiteridge, Monsieur Hawthorne ! Venez je vous prie. Ne trainez pas, mon feuilleton commence dans une demie-heure. "

Qu'il plaisante ou pas, je trouve pas le moyen de sourire. Je suis le premier debout, le premier à m'engouffrer dans les ailes protectrices de la statue dans l'attente qu'elle monte jusqu'au bureau.
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Louis Hawthorne

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MessageSujet: Re: [Fini]▲LoyLou▲I'm a funny guy... but not today [Fini]▲LoyLou▲I'm a funny guy... but not today I_icon_minitimeSam 27 Juin 2015, 20:25

Il avait tourné la tête. Louis ne savait pas si c’était un bon ou un mauvais signe, mais au moins était-ce la preuve qu’il l’écoutait toujours. C’était toujours mieux que rien. Il garda le regard rivé sur la pierre taillée, à espérer en silence qu’il réponde. Il faisait de son mieux. C’était dur pour lui aussi, d’être là, de faire ces pas vers lui, alors que l’envie de le désigner comme coupable de tous ses malheurs lui battait encore sous le crâne, et qu’il n’était qu’à une volée de marche de se faire renvoyer pour un baiser volé qui avait mal tourné. Mais il les faisait quand même, ça devait bien compter pour quelque chose, pas vrai ? Il voulait vraiment… Peut-être pas dépasser tout ça, mais au moins comprendre ce qui leur était arrivé. A tous les deux. Il ne voulait plus s’escrimer à chercher un coupable. Il avait déjà joué à ça, pendant des heures, et ça ne lui avait rien apporté du tout. C’était de leur faute à tous les deux, ou ce n’était de la faute de personne ; c’était compliqué à accepter, mais c’était comme ça. Il n’était pas sûr que Lloyd en arrive à la même conclusion, mais au moins avait-il l’impression d’avancer un peu. Il aurait bien aimé avoir plus de temps… Dans un monde idéal, il aurait bien aimé en parler tranquillement avec lui autour d’un café moussu, aussi, et ne pas avoir à passer par le proviseur. Ça ne servait à rien de refaire le monde. Ces quelques minutes à partager un banc, c’était déjà bien. C’était loin d’être assez, mais c’était déjà pas mal. La preuve, Lloyd rouvrait la bouche.

Il s’appuya contre le mur pour écouter. Peut-être se trompait-il, mais il lui sembla immédiatement que quelque chose avait changé, dans le son même de sa voix. Il la laissait bouger, s’enrouler dans les graves, trébucher un peu parfois. Il lui parlait vraiment, cette fois. La situation avait beau être loin d’être toute rose, Lou se sentit tout de même reconnaissant qu’il essaie. Il y avait même un semblant d’excuse, dans ces premières phrases. Il releva les yeux, un peu interloqué. Il voulait dire son renvoi, il pensait que Lloyd voulait son renvoi… Mais il n’esquissa même pas un geste pour l’arrêter dans son élan. Ce qu’il disait, là, la pointe de regret derrière ses mots, ça faisait des jours qu’il avait besoin de l’entendre. L’entendre admettre qu’ils partageaient la faute, après toutes ces heures à se faire peur à lui-même. Pouvoir avoir une conversation avec lui, comme deux êtres humains, même après tout ce qui s’était passé. C’était bête, mais il s’en sentait plus léger. Il dût se concentrer pour rattraper la suite. Quoi ? C’était qu’il parlait vite, aussi. Maintenant qu’il s’était décidé, il semblait avoir un millier de choses à dire, et le Gryffondor peinait à tout digérer au fur et à mesure. Il l’avait cherché ? Vraiment ? Le fait qu’il ait été difficile à approcher ne l’étonnait pas moult, vu l’application qu’il avait mise à se terrer dans les coins sombres du château, mais il se sentit tout de même touché qu’il ait voulu le faire.

Son histoire de popularité, par contre, lui donna sérieusement envie de soupirer, mais il se contenta de rouler légèrement des yeux. C’était vraiment un point de vue de petit première année, ça. Oui, il jetait des balles en cuir dans des cerceaux, la belle affaire. A ce qu’il sache, ça n’avait pas empêché les gens de raconter les pires crasses possibles à son sujet, comme quoi. Y avait quelques trous dans sa vision du truc, là, et, franchement, il se serait bien passé de … Hein ? Il écarquilla les yeux, choqué. On l’avait traité de … A cause de lui ? Il grimaça. Ce n’étaient pas des petites insultes affectueuses entre étudiants, ça, c’était carrément violent. Et pour quoi, en plus ? Les gens qui se permettaient de balancer ce genre de trucs horribles n’avaient pas vécu son mois de Janvier. Ils n’avaient pas senti la peur, l’écroulement de l’avenir, l’humiliation, le jugement des autres et tout ce qui lui avait donné besoin d’en vouloir à son ancien camarade de classe. D’où ils sortaient que c’était sa faute, d’abord ? Parce qu’il l’avait embrassé ? Mais c’étaient pas leurs putain d’oignons ! C’était à lui, ça ! C’était à lui de décider qui avait le droit de lui sucer la pomme ou pas, merde ! S’il avait voulu traiter Lloyd d’enculeur de centaure, il l’aurait fait lui-même, quoi ! Il respira profondément pour se calmer, mais son souffle tremblait. Au moins, ça y était, il était descendu de sa tour d’ivoire. Il commençait enfin à comprendre l’autre côté du miroir. Putain de merde.

Les choses auraient pu se passer tellement différemment. S’il avait seulement tenté de l’écouter… Il commençait à saisir toute l’absurdité du truc, vu de l’extérieur. Whiteridge devait vraiment le prendre pour un gros taré, en fait. Toutes ces crises, toute l’importance qu’il avait donnée à ce qui n’aurait pu être qu’une blague de soirée, tout ce pétage de câble… Vu comme ça, c’était presque une chance que sa victime ne demande pas à ce qu’on l’interne sur-le-champ. Il se sentait fatigué, d’un coup. Lui non plus, il n’avait jamais voulu tout ça. Il n’avait jamais voulu faire de mal à personne, c’était juste arrivé, il avait juste craqué de l’intérieur, c’avait été trop dur. Il n’y avait même pas d’excuse à fournir, il n’y avait pas de bonnes raisons à donner, il n’avait juste pas été assez solide. La culpabilité lui retomba dessus sans prévenir. Il aurait dû savoir avant. Il aurait dû mieux réagir. Il aurait dû, il aurait dû, il aurait dû…

Il se mordilla tristement la lèvre tandis que son collègue de banc reprenait la parole. Et ce qu’il ajouta alors ne l’aida pas à se sentir mieux. Il l’avait méritée, celle-là, mais ça n’en rendait pas le coup moins douloureux. Hé bah voilà, comme ça, c’était dit, Lloyd Whiteridge avait peur de lui. C’était dit au passé, mais il le comprit au futur. Il sentit son cœur se serrer dans sa poitrine. Il aurait dû s’y attendre, c’était pourtant logique, n’importe qui possédant un minimum d’empathie l’aurait compris, se faire brutaliser par un grand escogriffe en pleine dépression nerveuse laissait des traces. Mais il n’avait juste … pas pensé à ça. Il s’était attendu à ce qu’il sache à quel point ce n’était pas lui. Ce qu’il pouvait être naïf, c’était pas Merlin possible. Il fixa gravement ce garçon à qui il avait fait tellement de mal, les mains crispées sur les poches de son jean. Il aurait bien voulu lui dire qu’il se trompait, que plus jamais il ne lèverait la main sur personne, qu’il avait touché le fond de la pire manière possible et que ça n’arriverait plus, mais à quoi bon ? Quoiqu’il puisse dire, ça n’effacerait pas ce qu’il avait fait. De quel droit lui dire qu’il avait tort d’avoir peur, hein ? A sa place, sans doute qu’il aurait peur aussi. Ce n’était pas juste de continuer à lui tourner autour, à demander aux choses de redevenir normales.

Alors il se résigna. Il sentait une boule dans sa gorge menacer de l’étouffer, mais il se résigna parce que c’était la chose la plus juste qu’il puisse faire. Non, lui et Lloyd ne seraient sans doute plus jamais amis. Ils ne se salueraient pas dans les couloirs, ils n’oublieraient pas cette histoire, ils n’en riraient pas autour d’un verre. Et sans doute Lloyd le verrait-il toujours comme le Louis de ce jour-là, celui qui lui faisait peur lui-même… Mais c’était juste… comme ça. La moindre des choses était d’accepter qu’il y avait des fautes qu’il ne pouvait pas réparer. Alors il cligna des yeux, inspira profondément, et bredouilla juste :

- … Je comprends.

De toute façon, il n’aurait eu le temps de rien dire d’autre, car ce fut ce moment que choisit la gargouille pour se tourner vers eux, dans un bruit grinçant auquel il ne s’habituerait probablement jamais. Louis soupira en ramassant son sac, observant du coin de l’œil le bleu et bronze s’empresser de rejoindre les marches. Peut-être était-ce bien tombé qu’ils s’arrêtent là, finalement. Peut-être même était-ce exactement ce qu’avait espéré Moustache en les laissant poireauter ici tous les deux. Ça ne l’aurait pas étonné, en tous cas. Il se leva mollement du banc, et se traîna jusqu’aux marches à contrecœur, évitant soigneusement de regarder autre chose que ses pieds tandis que l’escalier montait jusqu’au bureau. Hé bah voilà. Il avait eu ce qu’il voulait, il avait eu l’autre point de vue. Ça ne faisait pas forcément du bien, mais au moins avait-il une meilleure idée de ce qu’il avait fait, maintenant. Il baissa les yeux sur l’hématome qui couvrait sa main, et referma doucement les doigts en un poing fermé. Il se sentait tellement fatigué. Il se serait bien allongé par terre pour ne plus avoir à porter son propre poids, ou fondu en larmes. Mais il n’aurait pas infligé ça à Lloyd. Pauvre Louis, qui avait pété les plombs à cause d’un pari entre étudiants bourrés, vraiment. Pauvre Louis, qui avait balancé son poing dans la gueule de quelqu’un et terrorisé son monde. Pauvre Louis qui aimait aussi les garçons. Il était vraiment tellement à plaindre. Ouais, nan, il ne le sentait vraiment pas. Il n’était pas forcément le type le plus distingué du monde, mais même lui savait qu’afficher ses émotions maintenant aurait été tout bonnement indécent.

Il se redressa. C’était pas bientôt fini, de pleurnicher en silence ? Quel âge il avait ? Ça faisait deux ans qu’il était adulte, maintenant, il était peut-être temps de grandir un peu. Hé bah ouais, il était en tort. C’était lui qui s’était comporté comme un animal et qui avait violenté quelqu’un. Alors on allait peut-être arrêter de chouiner et assumer comme un homme, Louis. Il passa devant son camarade pour pénétrer dans le bureau, et se posta entre le tapis indien et les pendules à tourbillons lunaires, le dos droit, attendant que le Professeur Walter s’installe dans son immense fauteuil.

Du reste, Eustache, lui, n’avait pas l’air plus troublé que ça par la gravité de la situation. Il arborait le même air malicieux que si on était venu le voir pour une thérapie de couple, et semblait presque sautiller jusqu’au fauteuil, d’excellente humeur. Lou ne savait pas si c’était le fameux feuilleton-radio qui le mettait dans un tel état, mais en tous cas, une chose était sûr : quoi que ce soit, c’était de la bonne.

- Bienvenue, Messieurs ... Monsieur Hawthorne, vous connaissez les lieux, bien sûr. J'ai changé la tenture du fond, qu'en pensez-vous ? Oh, Monsieur Whiteridge, il faut absolument que vous jetiez un coup d'œil à mon dictame bulbeux pékinois en sortant.

C’était pas lui qui avait dit qu’on était pressés ? Il enterra sa frustration sous un hochement de tête poli, croisant les bras derrière son dos, et fit semblant de s’intéresser à la dite tenture pendant une seconde avant de reprendre sa contemplation du vide. Il sentait son cœur cogner contre ses côtes. Si Walter était aussi léger, c’était qu’il n’allait pas le virer, si ? Il tenta vainement de se rappeler la conversation de ce matin, mais le stress l’empêchait d’interpréter correctement les phrases. Il n’avait ni un dossier assez immaculé ni un assez fort potentiel académique pour faire pencher la balance du bon côté en cas de doute. Et en ce moment, niveau charme naturel, il doutait fortement être capable de plaider sa cause, vu sa gueule de zombi et son manque flagrant de conviction. Il ferma les yeux. Il était un gentil garçon, au moins, il avait toujours été un gentil garçon jusque-là… Par pitié, quoi. Même un renvoi de l’équipe de Quidditch, il pourrait s’y faire à la longue. Mais rentrer chez lui, devoir convoquer ses parents et tout leur expliquer, devoir tout leur dire en face …

- Bon, ça ne devrait pas prendre trop longtemps, Messieurs… Louis, je vous ai vu ce matin, c’est bien ça ? Certes certes. Où sont mes notes ? Ah. Bien. Je disais donc… Pom pom pom… Oui, c’était ça. Cela m’avait fort surpris, d’ailleurs. Alors … Vous avez donc frappé votre camarade au visage, avant de le clouer au mur et de l’inonder de termes profanes, pour une … Je cite … querelle d’étudiants. Vous confirmez les faits, Monsieur Whiteridge ? Souhaitez-vous ajouter quelque chose ?
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MessageSujet: Re: [Fini]▲LoyLou▲I'm a funny guy... but not today [Fini]▲LoyLou▲I'm a funny guy... but not today I_icon_minitimeDim 19 Juil 2015, 11:47


Pincez-moi, je rêve. Pincez-moi plus fort. Me voilà dans le bureau du directeur de Poudlard, me voilà chez Walter, le visage aussi figé qu'une photo moldu. Je suis venu une fois dans ce bureau, c'était l'année dernière, le directeur m'avait félicité en personne pour mes travaux sur un antidote contre les morsures de sangsues vertes, dont les dents sont bien plus nombreuses que leurs cousines noires et violettes. Ces petites pestes se nourrissent non seulement de sang, mais les vertes ont la particularité d'injecter un anticoagulant si puissant, que la plupart de leur victime n'en réchappent pas, car les plaies ne se referment plus jamais. Jeremiah Berkley tentait depuis des années de créer un antidote, puisque même l'essence de dictame semble inefficace face au venin des sangsues. C'était devenu le projet le plus intéressant à mener à terme pour les étudiants en Médicomagie et je fus le dernier à l'étudier, puis à finalement créer l'antidote. Je suis pas peu fier de l'avoir fait, j'ai même eu le droit de lui attribuer son nom, l'antidote de Newton, et d'en faire la publication dans la revue Médicomagie et Avenir.

C'est sûrement pas aussi cool que de gagner la coupe de Quidditch aux yeux de certain. Et en ce moment précis, je préférerais n'avoir qu'à me soucier du prochain match de la saison. Je suis du regard Louis passer devant moi et se poster non loin du bureau de Walter. Je choisis donc de me diriger vers l'autre extrémité, heurtant au passage une immonde représentation d'Albéric Grunnion. Je parviens à la rattraper avant qu'elle ne heurte le sol, me jetant corps et âme sur le sol, les mains tendus en avant dans un effort désespéré pour ne pas (déjà) casser quelque chose et entamer sa bonne humeur.

- Bienvenue, Messieurs ... Monsieur Hawthorne, vous connaissez les lieux, bien sûr. J'ai changé la tenture du fond, qu'en pensez-vous ?...

Je me relève aussi vite que possible, alors que Walter a son attention tourné vers Hawthorne et la tenture, avec dans les mains le portrait qui entame déjà une longue session de jurons alors que je le remets à sa place. Je décide de le coucher face contre table pour qu'il se taise avant que tout le monde ne l'entende.

... Oh, Monsieur Whiteridge, il faut absolument que vous jetiez un coup d'œil à mon dictame bulbeux pékinois en sortant.

Je sursaute, mais je pense que le directeur n'a rien vu. Ou alors, il a fait semblant de ne rien voir. J'acquiesce légèrement, trop angoissé de ce qui m'attends pour émettre un son. Ma maladresse me perdra, un jour. Il prit place à son bureau, nous laissant quelques secondes supplémentaires dans le brouillard. Allez Walter, tu as dis que t'avais pas le temps, alors donne moi ta sentence vite fait et...

- Bon, ça ne devrait pas prendre trop longtemps, Messieurs… Louis, je vous ai vu ce matin, c’est bien ça ? Certes certes. Où sont mes notes ? Ah. Bien. Je disais donc… Pom pom pom… Oui, c’était ça. Cela m’avait fort surpris, d’ailleurs. Alors … Vous avez donc frappé votre camarade au visage, avant de le clouer au mur et de l’inonder de termes profanes, pour une … Je cite … querelle d’étudiants. Vous confirmez les faits, Monsieur Whiteridge ? Souhaitez-vous ajouter quelque chose ?

Je cligne des yeux, plusieurs fois, essayant d'assimiler lentement ce qu'il vient de dire. Okay mais, où est passé le reste de l'histoire ? Où est passé le début et le fait que, c'est moi le point de départ ? Visiblement, Louis a fait le choix de ne pas tout dire. Visiblement, il s'est accusé de tout, sans révéler le fond du problème qui est plus que gênant, je le conçois parfaitement. Je suis abasourdi, je croyais qu'il avait tout fait pour me faire porter le chapeau, pour me renvoyer de l'école pour ne plus voir ma tronche. Je ne peux m'empêcher de regarder Louis, brièvement, cherchant quelque chose, de l'aide peut-être ou une quelconque raison du pourquoi il a fait ça. Bon Lloyd, tais toi et réponds un truc. Je peux pas laisser ça comme ça. Je peux pas laisser Louis prendre pour nous deux, c'est... c'est...

" Eh bien, je confirme les faits monsieur, mais je heu... c'est très incomplet. Il se trouve que... que je suis le premier a lui avoir fait mal. Il y a... quelques semaines, maintenant... "

Mon visage tente vainement de rester neutre, mais mes émotions bouillonnent au fond de moi et me déchirent les entrailles. Le directeur acquiesce et m'encourage à poursuivre, mais il ne me regarde pas vraiment, il semble en fait plus intéressé à tailler son espèce de bonsaï, ressemblant étrangement au Saule Cogneur. Alors j'essaie de me concentrer pour trouver mes mots. Je sens la présence de Louis, non loin de moi et curieusement je trouve cela réconfortant. Il est là, avec moi, on est dans la même merde, tous les deux et on essaie tous les deux d'en sortir. Et sans en laisser un dedans, c'est le mieux qu'on puisse faire, finalement.

" Je l'ai... Je l'ai provoqué à une fête, sans penser aux conséquences. S'il m'a frappé, c'est parce que... J'ai été incapable de lui expliquer pourquoi je l'avais fais. Pourquoi c'est lui que j'ai choisi et pas un autre. Je me suis contenté de me comporter comme un type qui n'en avait rien à faire, alors que... C'est faux. Et aujourd'hui... Je veux juste qu'il sache que je suis désolé. "

Sans m'en rendre compte, au lieu de raconter tout ça à Walter, c'est à Louis que je l'ai dis. C'est lui que je regarde, c'est à lui que s'adresse ma voix un peu enrouée, parce que enfin, je peux le dire à quelqu'un et surtout à lui. Et maintenant quand je le regarde, je n'ai plus cette angoisse, cette putain d'angoisse et de peur qui m'empêchais jusque là d'avoir des couilles. Je sais maintenant que je n'ai jamais été aussi près de ne plus jamais le revoir. De ne plus jamais pouvoir observer ses cheveux bruns trouver un chemin sous ses lunettes de gardien, sa cravate de travers et son sourire ultra bright tout droit sortir d'une publicité. Mais il sera sûrement bien plus heureux sans moi sur son passage. Il n'y a qu'à voir sa tête. C'est peut-être moi qui porte un hématome, mais c'est plutôt sur sa tronche à lui qu'on voit qu'il a morflé. J'ai peut-être réveillé quelque chose, une vérité qu'il n'est de loin pas près à assumer. Dean a sûrement vu juste. Penser à la tronche de Dean maintenant me donne envie de me foutre des baffes.

" Je suis prêt à assumer, monsieur. Je peux aller préparer mes affaires et...
- Pom pom pom monsieur Whiteridge, pas si vite... Tenez, aidez-moi à empêcher ce Saule miniature de me décoiffer les moustaches, je dois absolument lui couper cette branche, juste là... "

Je crois qu'à ce moment là, je comprends plus rien. C'est sûr, il a fumé quelque chose ou alors ils sont plusieurs dans sa tête. Je m'approche d'un pas lent, sortant ma baguette avec la vague idée d'immobiliser le bonsaï pour que le directeur puisse faire sa petite affaire, quand Walter reprend la parole :

" Eh bien eh bien, c'est encore plus passionnant que mon feuilleton oui oui... Monsieur Hawthorne, au vu des nouveaux faits qui viennent de s'ajouter... vous aimeriez dire quelque chose ? Oui c'est parfait, juste ici... surtout ne vous approchez pas trop monsieur Whiteridge ou alors prenez garde à vos lunettes... "
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Louis Hawthorne

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MessageSujet: Re: [Fini]▲LoyLou▲I'm a funny guy... but not today [Fini]▲LoyLou▲I'm a funny guy... but not today I_icon_minitimeDim 30 Aoû 2015, 00:57

Jamais il n’aurait cru que ce lieu puisse l’écraser à ce point. Il n’avait pourtant pas tellement changé, depuis la dernière fois. Quelques meubles déplacés, peut-être, des remplacements dans tout ce fatras d’appareils hétéroclites qui n’avaient jamais la même tête, sans doute, mais la pièce elle-même était pareille, alors pourquoi la voyait-il différemment, d’un coup ? Il lui semblait devoir porter des siècles de discipline et de tradition sur les épaules, comme si les murs eux-mêmes savaient ce qu’il avait fait et le jugeaient en silence. C’était bête, hein, pourtant il était déjà venu des dizaines de fois, mais jamais n’en avait-il ressenti de honte auparavant. Enfin, si, peut-être avait-ce été impressionnant la première fois, alors que sa tête dépassait à peine du bord du bureau, mais ça faisait une petite éternité qu’il avait oublié ce que ça faisait … jusqu’à maintenant. Maintenant, il se souvenait très clairement de ce que ça faisait, d’être un petit garçon dont la vie risquait de changer pour une connerie. D’ailleurs, il fallait croire qu’il n’avait pas beaucoup grandi, au fond, parce que c’étaient toujours les mêmes questions qui s’entortillaient sous son crâne. Qu’allaient dire ses parents ? S’ils apprenaient tout, est-ce qu’ils allaient l’abandonner ? Où est-ce qu’il irait ?

Il resserra sa prise sur son propre poignet pour se rappeler à l’ordre, relevant un peu la tête. Plus tard. Pour l’instant, il s’agissait de se montrer digne et de faire honneur à son nom, quand bien même il n’en avait d’ordinaire rien à carrer. Alors il resta immobile, aussi raide qu’un Auror, ignorant royalement ce que pouvait bien trafiquer le Serdaigle à côté de lui. En fait, pour tout dire, il s’en fichait. Il avait d’autres problèmes en tête autrement plus importants que son petit manège. Comme ce que disait présentement Walter, par exemple. Il sursauta presque, rouvrant les yeux. On y était enfin. Le vif du sujet. Enfin, pour peu que le proviseur retrouve ses notes et cesse de s’agiter tout seul… Le temps qu’il mettait, putain. Ça le rendait malade. Il prit une profonde inspiration tandis que son bourreau en arrivait enfin aux faits. … Oui. Oui, c’était ça, qui s’était passé. C’était tout ce qu’il avait besoin de savoir. Il garda les yeux fixés sur les notes devant lui, refusant obstinément de tourner la tête. Maintenant, tout ce que le témoin avait à faire était de confirmer. Il pria en silence. Les secondes s’écoulaient comme des heures. Pourvu qu’il ne complète pas. Par pitié, pourvu qu’il ne complète pas. Ce n’était plus la même cour, là. Il ne s’agissait plus de courir après une rumeur lancée par une brochette d’étudiants beurrés. Eustache Walter appartenait au vrai monde, le monde du dehors, le monde des adultes, et les enjeux ne seraient plus les mêmes... Mais ça, il n’était pas sûr que Lloyd en saisisse la mesure. Il ne lui avait jamais vraiment dit. … Si je savais ? Si je savais quoi ?

Et puis de toute façon, même en admettant qu’il ait démêlé les raisons de sa crise de nerfs, quelles raisons aurait-il de garder ça pour lui, hein ? Ce moment passé sur le banc l’avait bien mis en évidence, Binocle était loin d’être son plus grand fan… Et qui pourrait lui en vouloir, honnêtement ? Il baissa les yeux sur le plancher lorsque que son délateur prit enfin la parole, et son cœur lui remonta dans la gorge. Et voilà. Incomplet. Le mot était tombé. Il n’y avait plus rien à faire, sinon attendre là que le cataclysme s’abatte tout autour de lui. Il relâcha sa posture presque militaire pour se triturer nerveusement les pouces. Tant pis pour la classe, c’était ça ou exploser, et vu les circonstances, il avait bien le droit de s’occuper les mains. Il n’était pas encore assez stoïque pour supporter d’entendre tout ça sans bouger, même s’il l’avait voulu. Et il avait beau être en tort et regretter de toute son âme le mal qu’il avait fait, ce truc-là, ce dont on parlait, ce n’était pas pareil. Ce n’était pas sur la même échelle. Alors, devoir entendre son camarade tout expliquer, alors qu’il n’était même pas prêt à l’entendre lui-même, ça …

Attendez une seconde. Il n’était pas en train de l’enfoncer. Du tout. Il n’avait même pas abordé le baiser. Il lâcha ses doigts. Lloyd contournait la vérité pour lui. Lloyd le protégeait. Il sentit le sol se dérober sous ses pieds, l’espace d’un instant, le temps de remettre en ordre la réalité. Pourquoi ? Comment ? Il ne comprenait plus rien à rien, mais la vague de gratitude qui l’envahit alors balaya tout ce qu’il avait cru savoir de Lloyd Whiteridge. Il releva les yeux, complétement interdit. Il doutait fortement que ses explications plus que nébuleuses aient du sens pour qui que ce soit d’autre qu’eux deux, mais il s’en fichait. Ce qu’il disait résonnait dans sa poitrine. Même s’il n’expliquait rien, même si au final il ne disait pas grand-chose de nouveau, Lou s’en sentit tout de même profondément chamboulé. L’entendre admettre qu’il ne s’en fichait pas, entendre ses excuses, tout ça sans avoir à affronter le mot en B à voix haute … Il n’aurait même pas osé en demander autant. Il ouvrit vaguement la bouche pour dire quelque chose, son prénom, peut-être, ou bien un gargouillement de reconnaissance, mais il ne parvint à émettre aucun son, alors il resta planté là à le scruter, accroché à ses yeux. Le pari était si loin derrière, à présent. Il lui pardonnait. Il lui pardonnait tout, et ça n’épongeait même pas une miette de la dette qu’il avait envers lui.

… La noblesse de ce type, n’empêche. Il avait encore du mal à y croire. Il avait eu au creux des mains un secret qui pourrait le détruire, la position idéale pour se venger - ou même ne rien faire, se contenter de le laisser là et retourner à sa vie ! -, et il avait choisi de l’aider. Lui. Le type qui l’avait terrorisé et explosé contre un mur. On pouvait difficilement faire plus classe. On pouvait difficilement faire plus courageux, plus droit, plus honnête. Ça l’intimidait presque. Putain. Lloyd Whiteridge, quoi. Lloyd Whiteridge, le petit binoclard du fond de la classe auquel il n’avait jamais vraiment prêté attention, le maigrichon qui n’arrivait pas à maîtriser un balai, le pote du préfet, Lloyd Whiteridge, celui-là, on parlait bien du même, avait plus de couilles qu’une armée de Gryffondors. Ou alors, juste quand ça comptait, peut-être, avant de redevenir le garçon concentré et discret qu’il avait l’habitude d’être. Il ne savait pas. Il avait beau le dévisager et le dévisager encore, il n’y avait pas de réponses. Juste quelqu’un qu’il n’avait jamais pris la peine de regarder vraiment avant ce moment.

Oh là, là, il se sentait tout chose. Il n’avait pas l’habitude qu’on le fasse passer en premier. Il n’était jamais … Il n’avait jamais vraiment eu le sentiment d’être une priorité, pour qui que ce soit. Ce genre de comportement n’était jamais gratuit, d’habitude. L’ordre des choses avait toujours été de quémander de l’attention, d’échanger un peu d’amour-propre contre un peu d’amour tout court, ou au moins de faire le premier pas. Mais là … Là, c’était juste pour lui, au moment où il en avait le plus besoin et le méritait le moins. Il en aurait pleuré, si sa fierté ne l’avait pas retenu.

La mention de son nom le réveilla de sa transe, et il sentit quelque chose s’allumer au creux de son estomac. Et comment, qu’il avait des choses à dire ! Alors là, il était hors de question qu’il laisse les choses comme ça. Il en oublia complètement ses appréhensions de départ, maintenant que ses préférences ne sous-tendaient plus la conversation. Peu importait s’il se faisait renvoyer, battre, balancer dans le lac, il était hors de question que Lloyd soit puni, encore moins par sa faute. Et puis puni pour quoi, d’abord ? Se rendait-il compte de ce qu’il disait, au moins ? Est-ce qu’il avait seulement conscience de l’absurdité totale de son plaidoyer ? Louis se redressa si brusquement que ses genoux cognèrent contre le bureau.

- UN PEU, MON N’V… Heum… Monsieur. C’est quoi, cette histoire ? On s’en fout, de la raison ! C’est écrit nulle part dans le règlement qu’on n’a pas le droit de … parler à ses camarades ! Il a rien fait de mal, lequel de nous deux a balancé son poing dans la figure de l’autre, au juste, hein ?
- Monsieur Hawthorne …
- C’est quand même moi qui l’ai frappé, quoi ! On va pas s’éterniser sur mes motivations, ça se justifie pas les trucs comme ça, j’ai pété un plomb et il faut me punir, c’est tout !
- Monsieur Hawthorne.
- Et la peur, hein ? Il vous a dit qu’il avait peur de moi ? Vous allez le punir de s’être fait agresser par un grand psychopathe en pleine crise de nerfs ? S’il ne peut pas poursuivre ses études en paix, c’est bien que …
- Louis.

Il sursauta. Des fois, il suffisait d’un regard à Eustache pour lui rappeler à qui il s’adressait, bonsaï ou pas bonsaï, et celui-là ne fit pas exception. Il recula légèrement, déglutissant avec difficulté, et se mordit honteusement les lèvres. Oui, bon. Se monter le chou sur l’un des plus grands sorciers du siècle n’était pas forcément la meilleure idée qu’il ait eue de sa vie, mais il n’avait pas la patience d’être diplomate, en ce moment. Ses émotions sortaient par explosions saccadées qu’il ne savait plus contrôler, et là … C’avait été plus fort que lui. Quelqu’un devait défendre Lloyd.

- Bon, je suis ravi que vous preniez tous les deux votre part de responsabilité dans l’affaire, mais il est possible de tourner en rond très longtemps comme ça, vous ne croyez pas ? Vous n’avez pas plutôt envie d’aller dîner, ce soir ?

Il eut un vieux doute, l’espace d’une seconde. Euh, genre, tous les deux, ou … ? Il jeta à son homologue bleu et bronze un petit regard gêné, mais par chance le proviseur enchaîna sur la procédure, et le possible sous-entendu lui sortit de la tête.

***

L’escalier se recoinça dans la pierre avec un bruit grinçant. Louis s’assit lourdement sur les marches, le visage dans les mains. Une semaine de retenues ! Une semaine de retenues, des points en moins, plus la menace d’une lettre aux parents à un nouvel incident du même type. C’était tellement … Rien du tout. Il ne s’était même pas fait suspendre de l’équipe uni de Quidditch, ni vu interdire Pré-Au-Lard ! Et tout ça sans avoir à étaler ses problèmes existentiels, grâce à la classe internationale d’un certain jeune aiglon. Oh, dieux, ça le libérait d’un poids énorme sur l’estomac. Il restait ici. Il gagnait du temps pour annoncer le Truc à ses parents. Il aurait enfin quelque chose à faire pour réparer ce qu’il avait fait, aussi symbolique que ça puisse être… Et Lloyd. Lloyd ne le détestait pas. S’il y avait une chance de pardon de sa part, peut-être pourrait-il se pardonner, lui aussi ?

Enfin, Lloyd. Le pauvre, lui s’était bien fait couiller, pour le coup. S’il n’avait pas tenté de le secourir, sans doute Serdaigle ne se serait-elle pas prise de retrait de points… Bon, d’accord, le fait que Serdaigle se soit mangée un malus ne le rendait pas si triste que ça, dans l’absolu. Quand il pensait à la tête que Miller ferait si Gryffondor gagnait, ça lui donnait étrangement envie de ricaner. Mais Lloyd, c’était différent. C’était différent, maintenant. Et il se sentait coupable qu’il ait eu à payer quoi que ce soit pour cette histoire. Il méritait mieux. Et si seulement il avait choisi quelqu’un d’autre ce soir-là, peut-être aurait-il pu l’avoir. Lloyd … Lloyd avait finalement juste été au mauvais endroit au mauvais moment.

Il leva le nez vers lui. Il aurait eu un tas de choses à lui dire, mais il ne savait pas s’il en avait le droit, si la victime collatérale de sa tempête personnelle voudrait les entendre. Peut-être avait-il bien envie de ne plus jamais entendre parler de Louis Hawthorne, maintenant … Ça ne servait à rien de se justifier ou de lui raconter sa vie. Le plus judicieux aurait même sans doute été de se taire, mais il n’y arriva pas. Avec tout ce qui s’était passé, il avait besoin d’un contact, même maladroit.

- Je suis désolé pour les points.

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Lloyd N. Whiteridge

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MessageSujet: Re: [Fini]▲LoyLou▲I'm a funny guy... but not today [Fini]▲LoyLou▲I'm a funny guy... but not today I_icon_minitimeSam 12 Sep 2015, 15:02




Louis est complètement fou, voilà ce que je pense, alors qu'il crie sur le directeur. Il se rends compte qu'il crie sur le directeur ? Non, bien sûr que non, sinon il s'arrêterait, ce serait logique. Mais Louis n'a en rien eu un comportement logique depuis que j'ai mis les pieds dans ce bureau. Et moi, est-ce que j'ai eu un comportement logique et raisonné ? Est-ce que je me suis défendu bec et ongle devant le directeur pour surtout ne pas risquer l'exclusion et dénoncer les accès violents du vilain Louis Hawthorne ? Non, pensez-vous, j'ai fais tout le contraire et c'est en entendant la voix légèrement plus haut perchée que d'habitude du Gryffondor que je réalise que je viens de faire un plaidoyer en sa faveur. En fait, c'est moi qui suis complètement barré. Ou alors... le cœur a réellement ses raisons que la raison ignore. Argh non, voilà que j'utilise la citation préférée de ma plus jeune sœur après avoir lu 'Raisons et Sentiments' de Jane Austen.

- Bon, je suis ravi que vous preniez tous les deux votre part de responsabilité dans l’affaire, mais il est possible de tourner en rond très longtemps comme ça, vous ne croyez pas ? Vous n’avez pas plutôt envie d’aller dîner, ce soir ?

De quoi ?! Pour le coup, j'ai le même réflexe que le rouge et or, tourner la tête pour croiser son regard, ayant la pensée complètement débile d'un dîner aux chandelles, tous les trois... l'idée ne me fait même pas sourire vu mon état. Je ne peux qu'espérer que les décisions du directeur soient justes. Et qu'on en finisse avec toute cette histoire... Enfin.

**

Louis a passé la porte du bureau en premier. Mes pieds ont envie à la fois de le suivre et à la fois de rester là où ils sont. J'ai peur de me retrouver seul avec lui, comme tout à l'heure. Pas par peur de lui ou de ses poings vengeurs, non, bien-sûr que non. C'est bien plus compliqué que ça. Tout est tellement compliqué, avec moi. Je passe finalement la porte, moi-aussi. Des points en moins, soit. En fait, j'attendais une suite, quelque chose de vraiment terrible, mais le professeur Walter semble vouloir terminer de tailler son bonsaï au plus vite et de débuter son feuilleton. Délires d'un vieux fou ou juste une illusion, je pense que je ne saurais jamais qui se cache réellement derrière notre directeur de Poudlard. Là tout ce qui m'importe, c'est que je reste là, je reste entre les murs du château pour aller au bout de mes rêves, aussi durs soient-ils à réaliser.

- Je suis désolé pour les points.

Je sursaute, manquant de peu la dernière marche me séparant du sol. Le son de sa voix... pour une fois, je ne ressens aucune animosité. La touche de regret me ferait presque plaisir si je n'étais pas tout autant désolé que lui. Pour toute cette histoire. Pour avoir tout foutu en l'air. Et soudain, ce que je redoute surgit d'un coup. J'ai les larmes qui montent, j'ai le cœur qui chavire et je me sens aussi vulnérable qu'un enfant sans sa mère. J'ai ce fardeau sur mes épaules qui vient de s'envoler, mais j'en ai un autre qui est toujours présent. Mes sentiments pour Louis sont toujours là, eux. Et quand je le regarde, j'ai les images de ce baiser qui défilent dans ma tête bouillonnante de sentiments contradictoires. J'enlève mes lunettes quelques secondes pour me frotter les yeux. La technique de la poussière dans l'oeil, ouais, il y a sûrement mieux, mais c'est tout ce que j'ai en stock sur le moment.

" Je suis désolé pour... les retenues. "

Ma voix est aussi fragile qu'une brindille. Le regarder m'est une souffrance. 'Louis, c'est sûrement la dernière fois qu'on se verra. C'est sûrement la dernière fois que tu voudras poser les yeux sur moi et me remarquer'. C'est ça que je veux lui dire et pas que je suis désolé pour les retenues. On s'en tape des retenues et des points, pas vrai ? La vérité c'est que désormais plus rien ne me lie à Louis Hawthorne et bientôt, lorsqu'il aura retrouvé son cercle d'amis et mit cette histoire de côté, il m'aura oublié. Et je n'aurais pas compté.

" Au moins, on est toujours là. Tous les deux. Y a plus qu'à... continuer. "

Continuer ? Putain Lloyd, t'es vraiment pas doué pour les adieux. Parce que s'en est, j'en suis persuadé. Depuis qu'il a fait ma connaissance, sa vie s'est transformé en un bordel pas possible. Et la mienne s'est fissurée encore un peu plus, à cause d'individus un peu trop fouille merde, me jugeant à tour de bras. Pourquoi le destin voudrait que nos routes se recroisent ? Je retrouve l'usage de mon corps sur cette pensée, remettant mes lunettes. Je dois faire un dernier truc avant de partir. Un truc de doc' qui me démange depuis qu'il a fait allusion à son poing. Non pas que le savoir douloureux m'ait tellement dérangé, mais ça c'était avant. Je fouille dans l'une de mes poches et j'en ressors une pommade. Un truc de base que j'ai amélioré pour accélérer ses effets. Curieusement, je ne l'ai pas utilisé pour mon œil. J'avoue, je crois que j'aime bien l'impression que ça donne aux autres. Genre, le Serdaigle qui se bagarre. Je peux vraiment être très débile parfois.

Je lui lance, soudain un peu plus assuré.

" Tiens, prends cette pommade... pour ta main. Le soir, ça suffit. "

Voilà, j'ai fais ma B.A. de doc'. Je peux partir maintenant. Je peux au moins essayer de pas me retourner une dernière fois pour regarder sa tignasse brune.
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MessageSujet: Re: [Fini]▲LoyLou▲I'm a funny guy... but not today [Fini]▲LoyLou▲I'm a funny guy... but not today I_icon_minitimeLun 28 Sep 2015, 19:35

Louis écarquilla les yeux. Merde, ça ne pouvait pas être juste son imagination… Il pleurait. Ou s’apprêtait à pleurer, peut-être, en tous cas ses yeux brillaient dangereusement et il avait l’air complètement paumé, fragile, sur le point de craquer complètement. Le cœur engourdi du Gryffondor se réveilla dans sa poitrine. Qu’est-ce qu’il se passait ? Pourquoi maintenant ? Etait-ce parce qu’il allait rester à Poudlard, est-ce que Lloyd avait peur de lui à ce point-là ? Mais non, pourtant, il venait de se débattre comme un diable pour lui éviter de partir, c’était bien qu’il s’estimait capable de supporter sa présence. Etait-ce la pression qui retombait, les émotions qu’il avait jusque-là retenues ? Il s’approcha maladroitement, ayant dans l’idée de trouver quelque chose de rassurant à dire, mais rien ne lui vint, et le bleu et bronze parla le premier.

Pour dire un truc absurde, en plus. Il haussa légèrement les épaules. Ce n’était absolument pas à lui de s’excuser. Il avait amplement mérité ces retenues, et c’était encore une sentence bien laxiste de son point de vue. Peut-être Moustache avait-il senti à quel point les enjeux de ce coup de poing avaient dépassé une querelle d’étudiants, ou peut-être lui faisait-il confiance pour redevenir le Louis débile et inoffensif qu’il avait été. Mais peu importait. Il accepterait ses retenues sans rechigner, c’était sûr, mais il ne pouvait s’empêcher d’avoir l’impression… Qu’il manquait quelque chose à la peine. La peine s’acquitterait de l’affront causé aux règles et à l’école, mais le mal causé à Lloyd Whiteridge, qui allait s’en occuper, hein ?

Est-ce qu’il serait tout seul ? Les insultes évoquées tout à l’heure lui revinrent en mémoire, et son cœur se serra. Est-ce qu’il allait devoir se remettre de tout ça tout seul ? Est-ce qu’il aurait à subir encore les regards en coin et les messes basses, les remarques de gens qui n’avaient rien à voir avec eux et qui se permettaient quand même d’avoir un avis ? Est-ce qu’il aurait honte, alors que tout n’avait été qu’un terrible accident de cœurs ? Louis ne pouvait s’empêcher de se voir en lui, de retrouver les signes de ce que lui avait ressenti et du futur incertain qui l’attendait encore. C’était bête, il ne le connaissait pas, il n’avait pas seulement la moindre idée de ce que ça faisait d’être lui, mais la corrélation était tellement facile qu’il l’adopta aussitôt. Cette peur, cette solitude contre le monde entier, son Janvier … Ce devait être ça, que Lloyd avait ressenti. Ressentait peut-être encore. Et c’était pour ça que ses larmes étaient insupportables, parce qu’il était sûr de les comprendre, d’avoir les mêmes au bord des yeux.

Ce qu’il aurait aimé être le Louis d’avant, à cet instant précis. Le Louis d’avant aurait eu la force de lui proposer son aide, de lui dire qu’il comprenait, de trouver des moyens de le protéger. Celui de maintenant ne savait même pas s’il aurait des amis sur lesquels s’appuyer pour retrouver une vie stable pour lui-même, s’il aurait encore des parents dans quelques mois. Alors que pouvait-il offrir à quelqu’un d’autre, en ce moment, hein ? Il esquissa un geste dans sa direction, puis préféra ranger sa main dans sa poche. Agh… Il était censé être bon avec les gens, même ceux qui souffraient. Fallait croire que ça dépendait des moments ou que sa propre tristesse l’empêchait de fonctionner, parce qu’il se sentait juste incroyablement tarte. Il hocha la tête aux mots de son collègue, sans vraiment faire attention à ce qu’il disait, et se releva. Bon bon bon. En réconfort de jolis Serdys, il obtenait un Troll.

WOH ! Il attrapa par réflexe ce qu’on lui balançait, puis fronça un sourcil perplexe devant la petite boîte inconnue. De la pommade pour sa m… ? Putain, décidément. Il était pas croyable, ce garçon. Comment pouvait-on être magnanime à ce point ? Est-ce qu’il était un genre de saint ? Il cligna des yeux, bouche bée, et gargouilla un Woh, hmmerci en rangeant soigneusement son cadeau dans la poche de son sac.

Et maintenant, quoi ? Il hésita, laissant un étrange moment de flottement s’installer, puis dépassa le jeune homme, désireux de fuir l’atmosphère pesante de cet endroit dans lequel ils avaient déjà passé bien trop de temps. Cependant, au moment même où il allait tourner, quelque chose le retint. Non, pas encore. Ils méritaient une meilleure conclusion, quand même… Après tout ce qu’ils avaient traversé plus ou moins ensemble, il pouvait quand même faire mieux qu’un vague merci mâchonné entre ses dents. Alors il se retourna une dernière fois, et fit de son mieux pour sourire.

- Hey, Lloyd… J’voulais juste te dire… Je te pardonne. Pour tout, je te pardonne.

Il baissa les yeux, puis ajouta à mi-voix :

- Et j’espère qu’un jour, tu me pardonneras aussi.

Il se rendit compte en le disant que c’était vrai. Ne plus jamais lui parler aurait été un beau gâchis, maintenant que le pire était derrière eux. A quoi auraient servi tous ces drames s’ils ne pouvaient même pas les partager ? A que dalle, voilà. Alors oui, il espérait vraiment qu’un jour lui et Lloyd pourraient être amis, même s’il se rendait bien compte à quel point ce souhait pouvait être à la fois égoïste et naïf. Peu importait. Un souhait, ce n’avait pas à être réaliste, si ?

Il adressa un dernier regard au petit brun, puis tourna dans le couloir, se replongeant la tête dans ses problèmes. Il aurait le temps de s’employer à se faire pardonner plus tard, quand il irait un peu mieux, mais pour l’instant il lui restait d’autres montagnes à faire ployer.

La plus urgente était blonde, piercée et tatouée de partout.
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