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[FINI ]Tout va bien [Louis]

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Daniel E. Miller

Daniel E. Miller



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MessageSujet: [FINI ]Tout va bien [Louis] [FINI ]Tout va bien [Louis] I_icon_minitimeMar 24 Mar 2015, 11:24

Tout allait si bien.

Il faisait un temps absolument affreux, mais quoi, on était quelque part entre l'Ecosse et l'Angleterre. Il avait plu toute la semaine. Il faisait si sombre, dehors, qu'il avait fallu apporter davantage de chandelles en cours, et Daniel était resté toute l'après-midi sous un vasista de la Tour Ouest. La pluie frappait le carreau avec violence. Il n'entendait rien d'autre, ça cachait les murmures studieux de la salle commune, étouffait les craquements du feu... il n'y avait rien que lui et les gouttes énormes qui s'écrasaient bruyamment contre le verre. C'était tellement agréable. Tout allait si bien. Parfois, le vent hurlait et Daniel sentait les poils de se nuque se dresser, à l'affût. Il fermait les yeux et se laissait transporter par ces mugissements caverneux. Il était au sec, il faisait chaud dans la tour, et c'était bientôt le week-end. Il avaiat tellement travaillé en ce début de semaine. Mise à part une petite discussion un peu vive dans la bibliothèque, il n'avait presque fait que ça. Il avait déjà rendu tous ses devoirs pour janvier, y compris les facultatifs. Même dans ses moments de génie, même dans sa jeunesse particulièrement consciencieuse et laborieuse, il n'avait jamais autant lu, écrit, étudié. Il avait atteint la surprenante vitesse de rédaction d'un mètre cinquante de parchemin à l'heure. Lui-même avait du mal à y croire. Il avait écrit, rédigé, écrit, rédigé jusqu'à ce que sa main se torde. Il sentait encore les crampes remonter de la base de son pouce, du creux de sa paume à son poignet jusqu'au milieu de l'avant-bras. Ça lui rappelait ses ASPICS d'histoire de la magie. Il avait rendu six mètres soixante-dix de parchemins. Il en avait été si fier. Par contre, impossible de se souvenir du sujet. Cette pensée le fit sourire. Il songea à nouveau à son devoir de Métamorphoses pratiques. Il y avait certains concepts sur lesquels il butait, comme l'idée de polymorphie lithique. Il analysa le sujet dans sa tête. En se forçant un peu, il pourrait certainement rajouter quelques paragraphes. Après tout, il ne devait rendre son devoir que le lendemain. Il y avait, dans son ventre, une main qui lui pinçait l'estomac.

Depuis la rentrée, il ne respirait plus qu'avec le haut du torse. Incapable d'emplir ses poumons, il haletait. Il y avait un poids qui lui pesait sur les tripes. Il n'avait pas envie d'y penser, aucune nécessité de mettre des mots sur ce mal qu'il somatisait. Il avait réussi à s'en libérer, un peu plus tôt dans la semaine, quand il avait pu discuter avec cette jeune Poufsouffle, Lyra. Un débat intéressant. Il avait du parler à voix haute, placer sa voix, sa posture... ça impliquait de faire attention à sa respiration, et pendant une petite heure, il s'était oublié dans sa joute oratoire. Ça lui avait fait du bien, ça l'avait oxygéné. Des deuxièmes années passèrent en courant près de lui, ce petit renfoncement de mur dans lequel on pouvait se loger pour méditer, un coussin bleu dans le dos.

ON NE COURT PAS DANS LES COULOIRS, aboya Daniel.

Aucun effet, car les mômes étaient déjà partis depuis un moment. La voix porta, et une première année qui n'avait pourtant rien à se reprocher s'éloigna, l'oeil inquiet. Daniel tenta de s'étirer. En fait, il était trop à l'étroit dans son trou. Il s'en voulait déjà d'avoir crié. Ses mains tremblaient un peu. En l'espace d'un mois, il avait complètement déchiqueté tous les cuticules autour de ses ongles, il avait des croutes, encore quelques plaies à vif, parfois jusqu'à l'articulation du doigt. Il s'en voulait de s'être mutilé ainsi. Il savait ce que ça voulait dire : il était nerveux. Tout son comportement des dernières semaines trahissaient cette angoise latente qui le traversait de part et d'autre. Des fois, il l'oubliait. Et puis soudain il se réveillait en pleine minuit, glacé de transpiration. Mais ce n'était rien. Tout allait si bien. Aucune raison de s'inquiéter.

Daniel s'extirpa de l'alcôve de pierre. Il essaya de détendre les muscles de son dos, douloureux à force d'être resté dans la même position. Il se sentait soudainement le besoin de marcher, d'aller faire un tour, de sortir de cet univers bleu et bronze. Il quitta la salle commune, descendit les escaliers pour se retrouver au cœur du château. Il n'avait aucune idée précise de l'endroit où il souhaitait aller. Il n'était pas encore très tard, peut-être autour de 18h. Il devait y avoir des élèves à peu près partout, à cette heure-là : dans les salles, dans la Grande Salle, dans les couloirs... Au vue de la pluie, il n'y en avait peut-être pas beaucoup dans le parc. Mais bizarrement, Daniel n'avait pas envie d'aller se mouiller. Il laissa ses pas le promener. Il passa un certain à regarder la toile d'un coquelicot, devant laquelle il passait pourtant tous les jours. Une sortie de cours le bouscula et il s'échappa. Il ne savait pas s'il voulait être seul, ou au contraire profiter d'une foule bruyante et enjouée. Il ne savait pas s'il voulait bouger, courir, ou bien juste aller se coucher. Il était trop tôt. Il n'avait pas faim, mais manger aurait pu le distraire. Il ne se sentait pas d'humeur à s'afficher dans la Grande Salle, même s'il n'avait pas bu beaucoup de thé ce jour-là. Il soupira, reprit son errance. Ses pas le portèrent au deuxième étage. Il entra par hasard dans les toilettes mixtes. Il n'y avait personne et il y faisait étrangement sombre. L'absence d'électricité, les carreaux sales et le mauvais temps ne laissaient aucune chance à la lumière pour pénétrer dans les cabinets. C'était sinistre. Pourtant, ce n'était pas les toilettes les plus sales du château... simplement pas les plus fréquentées. Daniel vit ses multiples reflets se répondre et le toiser. Il avait une sale tronche. Il avait l'air sacrément atterré. Et pourtant, tout allait si bien. Il avait si bien travailler toute la semaine.

Daniel détourna le regard au moment où ses joues se mouillèrent. Il serra les dents, les poings. Il voulait réprimer ses sanglots. Il se laissa glisser le long d'un mur, se recroquevilla dans un coin. Il allait si mal. Ça faisait si mal et il refusait de comprendre pourquoi. Il ne voulait pas savoir. Ça allait passer. Sa gorge le brûlait parce qu'il ne voulait pas pleurer, son ventre se tordait. Immobile, silencieux, frissonnant, il resta ainsi prostré durant un temps qui lui parut interminable.

Finalement, il renifla et se releva doucement. Il alla chercher du papier toilette pour se moucher. Les miroirs lui montrèrent comme il était : les yeux rouges, le visage blanc et le menton humide.

Et puis, la porte s'ouvrit.


Dernière édition par Daniel E. Miller le Lun 29 Juin 2015, 00:04, édité 1 fois
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Louis Hawthorne

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MessageSujet: Re: [FINI ]Tout va bien [Louis] [FINI ]Tout va bien [Louis] I_icon_minitimeDim 29 Mar 2015, 01:55

Il cherchait Rognon. Ouais. Rien n’allait plus, il avait frappé quelqu’un, sa santé se dégradait, il se sentait prêt à sauter d’une tour à tout moment, et lui, il cherchait une boule de poils grosse comme un poing dans un château immense. Normal. De toute façon, ce n’était pas franchement comme s’il avait autre chose à faire. Il avait séché toute la journée, et l’expérience se révélait bien moins affriolante que dans ses souvenirs de quatrième. C’était fou, pas vrai ? Quand on ne remplissait pas son temps avec des cours, la seule chose avec laquelle on se retrouvait, c’était le vide. Ou peut-être était-ce le vide qui lui trouait la poitrine qui contaminait tout autour de lui, il n’aurait pas su le dire. Toujours était-il qu’il était seul à en mourir, que chaque jour était une suite interminable de secondes longues comme des heures qui se ressemblaient toutes, et qu’il n’avait rien d’autre à foutre que de chercher Rognon. Il fourra pensivement les mains dans ses poches. Quelle journée pourrie. Quel mois pourri. Quel temps pourri, aussi, parce qu’on se les caillait dans ce putain dans de couloir.

Il descendit un escalier, pas très convaincu par son propre itinéraire. Peu importait. Il ne savait pas où il allait, de toute manière. Nulle part, n’importe où. Tant qu’il se déplaçait un peu, il y avait des chances que son petit être vivant à lui sente son odeur et accoure aussitôt. Putain, il l’espérait tellement, c’en était presque ridicule. Ce devait bien être la première fois qu’il partait en chasse de son insaisissable compagnon de poche … Mais il avait besoin d’une présence contre lui, sinon il allait devenir fou. Il avait besoin de pouvoir constater qu’il y avait encore dans le monde au moins une petite créature qui l’aimait sans conditions. Rognon n’en avait rien à faire des affections anormales de son maître pour d’autres géants sans poils, lui, pourvu que ledit maître le nourrisse tous les jours. Louis esquissa un faible sourire, et poursuivit son tour du premier étage, mâchonnant les lacets de son sweat.

Quelques élèves le suivirent du regard lorsqu’il passa dans le couloir aux tapisseries, mais il les ignora. Il faisait ça, maintenant. Il préférait encore se taire et passer pour un gros snob que de risquer encore de faire peur à quelqu’un, même s’il était bien trop tard pour s’en inquiéter. Leurs regards … Leurs regards lui restaient dans la tête. Peur de lui. Voilà bien quelque chose qu’il n’aurait jamais cru possible. On avait peur de lui. Il s’arrêta un instant pour regarder à travers les immenses fenêtres carrelées qui bordaient le couloir, appuyant le front contre la vitre. Il ne neigeait même plus. La blancheur rassurante qui couvrait le parc quelques jours plus tôt s’était muée en boue immonde sous les assauts d’une pluie battante, et c’était vraiment à croire que la météo s’accordait avec son humeur, parce qu’il n’avait pas souvenir d’avoir jamais vu un ciel aussi sombre. Il inspira profondément, laissant son souffle trembler au creux de ses côtes, et s’assit contre le mur pour écouter le bruit de la tempête. Quel temps faisait-il à Nottingham ? Il s’imagina lové dans la grande armoire du salon, quelque part où rien ne pourrait l’atteindre, seul avec son rat et ses magazines de Quidditch. Est-ce qu’à six ans, on était déjà … anormal ? Il ne se souvenait pas. Il aurait tellement voulu rentrer chez lui. Le seul truc, c’était qu’il n’était même pas sûr que ce soit encore chez lui, pas vraiment. … Peut-être serait-ce mieux pour tout le monde s’il sortait et allait se noyer sous toute cette eau.

Mais pas aujourd’hui, il pelait trop, et puis il fallait nourrir Rognon. Il se releva en chancelant un peu. De toute façon tous ces bruits de flotte lui donnaient envie de pisser. Heurgh. Il n’avait pas envie de repasser par les couloirs les plus fréquentés, mais il allait bien y être obligé… Il se passa rapidement les mains sur le visage dans une pitoyable tentative de se rendre présentable, puis repartit à contrecœur dans l’agitation des sorties de cours. Quoique, agitation était visiblement un bien grand mot … Il n’avait aucune idée de l’heure qu’il était, mais il n’y avait franchement pas grand monde. Un petit groupuscule d’étudiants se penchait sur la correction de leurs parchemins dans une alcôve, quelques gamins se paumaient en écoutant les instructions contradictoires des tableaux, mais seule une petite Poufsouffle asiatique sembla remarquer sa présence, et même elle ne se permit aucun commentaire. Marrant, ça. C’était comme si inspirer la peur permettait de moins se faire emmerder. Ha.

Il poussa la porte des toilettes mixtes. Il faisait noir, là-dedans, il avait failli se croûter en glissant sur les dalles. Il plissa les yeux, jetant un regard à la ronde et sursauta presque. Il y avait quelqu’un là-bas, un grand type brun qui semblait ne pas aller très bien… Un vieux réflexe le poussa presque à aller le voir, mais il n’était pas en état d’aider qui que ce soit, et il préféra s’avancer vers les cabines pour y faire ce qu’il avait à faire… Jusqu’à ce que l’image monte au cerveau. Miller ?

Il se tourna pour le regarder, interdit. Il était pâle, prostré, aussi seul que lui. L’image lui colla à la rétine. Jamais il n’avait vu Daniel comme ça, et il en ressentit une sorte de fascination malsaine. Il lui était tellement facile d’oublier que Dan était humain, derrière sa petite armure bien lustrée de préfet parfait... Voir ce qu’il y avait derrière avait quelque chose d’infiniment violent, et il ne sut pas quoi en faire. Pourquoi maintenant ? Pourquoi justement maintenant ? Il ne pouvait pas gérer ça maintenant. C’était son moment de désespoir, le sien, à lui, pourquoi fallait-il justement que Daniel craque maintenant ? Il détourna les yeux, sentant les traits de son visage se durcir.

- Je … Je cherche mon rat.
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Daniel E. Miller

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MessageSujet: Re: [FINI ]Tout va bien [Louis] [FINI ]Tout va bien [Louis] I_icon_minitimeSam 25 Avr 2015, 12:22

Le visage de Daniel se serra. Ça ne pouvait pas être bon. Il n'y avait qu'une personne qui pouvait franchir cette porte, le consoler et ne pas lui laisser un cuisant sentiment d'humiliation. Mais sur les cinq cents élèves de Poudlard, il y avait statistiquement très peu de chance que ce soit cette personne qui puisse ouvrir la porte à un moment si critique. Il y avait tellement de choses bizarres : qu'est-ce que tu fais comme ça tout seul ? Pourquoi tu es dans le noir ? Pourquoi tu as les yeux rouges ? Pourquoi tu pleures ? Daniel sentit une douleur dans son menton. Ses ongles rentraient dans la paume de sa main. Il n'était plus que tension, parce qu'il savait que rien d'agréable ne pourrait arriver dans les prochains secondes.

La lumière entra dans la salle de bain. Une lumière blanche, pas si vive, mais toujours plus éclatante que le noir pluvieux des toilettes. Un rectangle blanc dans lequel se découpait une silhouette. Daniel plissa les yeux. Son cœur battait dans sa poitrine. Sa tête, comme prise dans un étau, lui faisait mal. C'était comme ça à chaque fois qu'il pleurait, et, heureusement, ça ne lui arrivait pas souvent. Une immense fatigue se lovait dans ses muscles, les vaisseaux sanguins sous son cuir chevelu se dilataient et tambourinaient contre son crâne, comme si sa tête était trop petit pour trop d'émotions. Il n'avait plus qu'une envie : retourner dans son lit, s'y cacher, et attendre que ça passe. Mais avant, il allait devoir faire face à cette ombre qui emplissait le rectangle blanc. Elle était grande, osseuse. Maladroite. A dire vrai, elle n'avait eu qu'à apparaître dans l'embrasure de la porte pour que Daniel la reconnaisse.
Louis Hawthorne.

Bien sur, puisque le monde entier avait décidé d'être contre lui. Non, décidemment, ça ne pouvait pas être pire. Ou peut-être qu'il le prenait mal alors que ce n'était pas ça, le message que lui envoyait la Providence. C'était peut-être un cadeau des cieux qui voulait dire : vas-y, Daniel, crache ta haine, voici un être de chair sans âme que tu vas pouvoir éclater contre le robinet des toilettes du deuxième étage. Cette lecture n'était-elle pas parfaite ? Si on pensait le destin, est-ce que ce n'était pas une bienheureuse coïncidence pour que Daniel tomba sur Louis ce jour-là, alors qu'il était si mal, et que ses principes ne voulaient plus rien dire pour lui ?

Car si Maggy s'était moqué de lui, si son amitié pour Maggy n'était plus qu'une coquille vide, et bien est-ce que tout n'était pas vide ? Est-ce que tout n'était pas qu'un vaste rideau tiré sur une salle noire pleine de poussière ? Daniel, en bon Serdaigle et lecteur de Nietzsche, savait bien qu'il n'y avait pas de vérité, et que ce n'était qu'une manière d'être bien dans sa peau et de continuer à vivre une vie pénible et a priori vaine. Mais il ne s'était jamais senti aussi dépendant de ses illusions qu'à présent, maintenant qu'elles avaient éclaté et qu'il n'y avait simplement plus aucun repère pour lui. Pas de Maggy, rien. Des toilettes noires, un peu crasseuses. Le vent qui tambourinait contre le carreau. Et Louis Hawthorne qui cherchait son rat. Si c'était le destin, c'était presque amusant.

Il avait envie de hurler. Il y avait une bête en lui, qui grattait dans son ventre, qui mourrait d'envie de remonter par sa gorge et de se déverser dans l'air libre. À la face de Louis, par exemple. Il fallait qu'il se contrôle. Pourquoi ? Parce que Louis n'avait rien à voir là dedans, il le savait très bien. Oh ! Et si Maggy n'avait jamais aimé que lui ? Et c'était comme s'il entendait les rires de la Poufsouffle et du Gryffondor se mêlaient dans une musique cristalline qui grinçait dans ses oreilles. Est-ce que tout le monde savait qu'elle se moquait de lui, sauf lui ? Est-ce que Louis avait quelque chose à voir là-dedans ?

Daniel était perdu. Il éclatait dans la paranoïa. Il se retrouvait avec un corps brûlants d'émotions contradictoires, un corps trop encombrant, trop douloureux, dont il aurait voulu sortir et laisser sur le côté. Sur ce carrelage humide. Il recula et respira profondément. Plusieurs fois. Il y avait eu un trop long silence pour que ce semblant de conversation puisse se vêtir du moindre semblant de normalité.

Je... Je ne l'ai pas vu, inspira Daniel.

Sa voix était rauque. Faible, presque nasillarde et en même temps restait grave. Il parlait du torse, parce que sa gorge était nouée. En soi ce n'était pas faux. Daniel ne savait vraiment pas à quoi ressemblait ce rat, il doutait presque, non seulement de l'avoir déjà vu, mais de savoir que Louis en avait un. Un sourire vaguement cynique flotta sur ses lèvres. Que Louis possède un rat. Ce n'était pas surprenant. Il laissa échapper un ricanement enroué. C'était la bête qui grattait dans sa bouche, derrière ses dents, qui voulaient sortir. Daniel n'avait pas envie d'hurler. Il n'avait envie d'enfoncer personne, car ce n'était pas le genre de personne qu'il était, et il savait que Louis, bien que Gryffondor, n'était pas particulièrement agressif. Il n'était pas méchant. S'il avait eu envie de passer ses nerfs sur quelqu'un, il aurait du se mettre à la recherche de Jeremiah. Il n'aurait aucun problème à lui mettre sur la tronche. Dans sa tête, il nota consciencieusement l'idée. Mais là, ce n'était que Louis, avec sa tête d'illuminé qui cherchait un rat, et qui tombait sur son préfet préféré. C'était trop drôle, c'était une situation complètement stupide. Et Daniel pensait à son destin qui l'avait fait se lever de sa salle commune pour venir chialer au deuxième étage et tomber sur Louis, alors qu'il détestait ce type ! C'était une suite de hasards idiots ! Daniel ne put s'empêcher de ricaner à nouveau. C'était un rire faible et fatigué, parce qu'il se sentait lui-même faible et fatigué. Mais quand même, il sentait que ça lui faisait du bien et que si Louis restait planté là, il n'allait probablement pas pouvoir réprimer ce flot qui montait en lui.

HJ:
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Louis Hawthorne

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MessageSujet: Re: [FINI ]Tout va bien [Louis] [FINI ]Tout va bien [Louis] I_icon_minitimeVen 01 Mai 2015, 17:59

Louis ne savait pas vraiment si Daniel avait l’intention de répondre quelque chose, au juste. A le regarder se débattre avec ses propres pensées, prisonnier de sa propre tête, pas bien solide sur ses jambes, il n’en était pas sûr. L’espace d’un instant, il se dit même que le préfet ne l’avait pas remarqué, et la pensée de fuir la scène du crime l’effleura, mais il n’y arriva pas. Il ne pouvait pas se débarrasser de cette situation aussi facilement, pas sans avoir compris comment la prendre ou ce qu’elle lui inspirait. … Autant dire que là maintenant, rien. Tout. C’était presque à lui de décider, tellement ses sentiments peinaient à se mettre en ordre. Sa relation compliquée avec le préfet s’emmêlait dans ses questions d’identité, ricochait contre cette personne détestable qu’il était devenu, excitait ses angoisses déjà chauffées à blanc, et toute cette tambouille dégueulasse lui donnait envie de vomir. Etait-il trop fatigué pour ressentir quoi que ce soit, ou avait-il les nerfs à vif, déjà ? Il ne savait même plus faire la différence. Il avait la vague impression que ce qu’il déciderait de faire en dirait beaucoup sur lui, mais ça ne le renseigna pas plus. Allez, quand même, Louis, il pleurait. Où était passé sa bienveillance naturelle ? Bah justement, il ne savait pas. Il ne voulait pas lui faire de mal, mais de là à le consoler… Le consoler, lui, alors que sa vie était sens dessus-dessous et qu’il ne savait plus qui il voulait être ? Nan. Nan, il était peut-être un Gryffon, mais même lui n’était pas aussi noble.

Ou peut-être que si. Il aurait bien voulu en tous cas, mais il ne s’en sentait pas la force. La simple perspective de reconnaître à Miller le droit d’être un être humain faillible digne de compassion l’épuisait déjà. Tout comme tenter de s’énerver contre lui parce que ce n’était franchement pas le moment et qu’il n’était pas en état de gérer ça l’épuisait déjà. Alors il resta planté là comme un grand couillon, à se balancer légèrement d’une jambe sur l’autre sans savoir quoi dire de plus, se demandant vaguement s’il serait de bon ton de le contourner et d’aller faire ce qu’il avait à faire quand même. Bien sûr que non, évidemment… N’empêche que ça aurait rendu l’atmosphère un peu moins irrespirable. Quoique… Dans l’état où il était, Daniel pourrait prendre ça comme une insulte, et Louis n’avait pas vraiment envie de se faire attaquer dans la cabine de toilettes. En parlant d’attaquer, tiens, ça lui rappelait un peu leur carambolage dans la bibliothèque. En moins explosif, parce qu’il doutait fortement que qui ce soit dans cette pièce soit en état d’aller chercher la bagarre, mais quand même. Il fallait croire qu’ils étaient destinés à se rentrer dedans aux pires moments possibles, et à s’en vouloir mutuellement pour ça…

La réponse du Serdaigle le fit presque sursauter. Oh. Oui. Rognon. Il avait plus été une excuse pour se trouver là qu’un réel sujet, et revenir là-dessus lui sembla presque absurde. Ouais, non, ce n’était pas en demandant à quelqu’un qui n’en avait rien à fiche à la base qu’il allait retrouver son minuscule petit monstre, il était au courant. Même si c’était gentil de répondre poliment, étant donné les circonstances. Il hésita. En face de lui, son rival semblait un peu remis. Pas encore en bon état, mais en état de marche, ça se sentait à sa manière de reculer, de respirer plus fort pour reprendre contenance. C’étaient des gestes de fierté et de pudeur, ça, plutôt bon signe. Enfin, bon signe. Ce n’était pas non plus comme si le Daniel normal était fondamentalement plus sympathique, mais bref. Tant mieux pour lui, quoi.

- Ah. Hé bah, je, je vais aller le chercher dans les tours, alors, merci.

Ça, c’était de la réponse, Lou, on nageait dans l’éloquence. Mais bon, il faisait ce qu’il pouvait, merde. Il adressa un petit hochement de tête à son camarade de dépression, tournant les talons, et s’appuya sur la porte pour sortir… Et là, Daniel rit.

Il se figea sur place. Ses poings s’étaient serrés autour de ses poches. Qu’est-ce qu’ils avaient, tous ces putain d’aiglons, à toujours se foutre de sa gueule quand il n’était pas drôle ? Pourquoi riait-il, l’autre ? Remarquez, maintenant qu’il y pensait, il ne savait déjà pas pourquoi il pleurait. Il avait été trop choqué par le fait lui-même pour penser à se poser la question du pourquoi, et sans doute que c’était lié. Qu’est-ce qui pouvait bien aller de traviole dans sa petite vie bien carrée, hein ? Un devoir où il n’aurait eu qu’un A ? Un Serpy qui aurait tagué la porte de son local d’assoce étudiante ? La colère brouilla son jugement. Rien, il disait bien rien, ne pouvait possiblement être pire dans la vie de Daniel Miller que dans la sienne à lui. Dire qu’il avait tenté d’être gentil, et c’était ça qu’il se prenait dans la face. Toujours la même chose, hein ?

Je suis un mec marrant, j’ai pas de cœur, c’est ça ?

Il poussa un profond soupir. Et alors quoi, qu’est-ce qu’il allait y faire ? Il n’allait pas passer son temps à frapper tous les gens qui se montraient mesquins, non plus… Et il s’était promis que Lloyd serait le premier et le dernier. Quoiqu’il arrive. Plus de violence. Fini, nada, niet. Tout ce qu’il avait à faire, c’était de tirer la porte, et de s’en aller. C’était une tâche plutôt simple, Loulou. Tirer un peu la poignée, et mettre un pied devant l’autre, et retourner à sa quête de toilettes un peu moins dramatiques. Et aller chercher Rognon. Un petite bête paisible, Rognon, hein ? Un rat qui ne ferait jamais de mal à quelqu’un juste parce qu’il avait eu la mauvaise idée de lui ricaner dessus … Il referma la porte.

- On peut savoir ce qui te fait rire ?


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Daniel E. Miller

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MessageSujet: Re: [FINI ]Tout va bien [Louis] [FINI ]Tout va bien [Louis] I_icon_minitimeVen 01 Mai 2015, 22:05

la musique lol de l'ambiance ♪

Ses doigts tremblaient toujours. C'était la fatigue, la tension. En fait, de tout le château, Louis devait être l'étudiant le plus à même à comprendre l'état dans lequel il se trouvait. Si Daniel avait eu un don d'omniscience, la situation serait devenue limpide, et les deux compères auraient fini la soirée à Pré-au-Lard en se lamentant sur leurs amours tumultueuses.
Ce n'était pas le cas, et Daniel ne pouvait être à cet instant qu'un bloc de stress. Pas l'anxiété conjoncturelle qu'on subit à la veille, mais bien cette angoisse si lourde qui le suivait depuis plusieurs jours. Ça s'accumulait, ça montait. Et il était temps que ça sorte. Il aurait peut-être pleuré un peu plus si Louis n'était pas intervenu. Et là, maintenant, il avait envie de rire face à cette situation grotesque. Louis prenait la mouche. Il avait senti son poing se serrer, il l'avait vu fermer la porte de la petite salle carrelée. Sa présence lui plaisait donc ? On allait pouvoir s'amuser un peu plus longtemps. Qui c'était le plus drôle, maintenant ? Où était passé Louis, le Gryffondor si sympa, qui riait de tout, tout le temps, et qui, encore mieux, faisait rire les autres ? C'était comme ça, que Daniel était habitué à le croiser. Entouré de sa petite troupe de Gryffondors, à faire la mariole, ou bien à bavasser avec les Poufsouffles. A faire du sport. A être beau. A briller, à être lui. C'était un peu facile, maintenant, de le coincer dans les toilettes et de ne savoir pas quoi faire de ses deux mains face à lui. Finalement, Daniel était un peu déçu. Il aurait pu imaginer que oui aurait eu la consolation facile. Peut-être qu'il aurait pu avoir un calin. Ou, au moins, une bonne claque virile sur l'épaule « tu vas voir, mec, tout ira mieux demain matin » ! et un grand sourire colgate. Ça n'était pas arrivé. Parce qu'au fond, Daniel le savait, ou bien c'était ce qu'il avait toujours eu envie de savoir, Louis était faible, c'était du vent. Que de superficialité ! Ces Gryffondors, tous les mêmes !

Daniel aurait pu croire que le rire savait désamorcer tous les conflits. Que c'était le moyen de mettre fin à la misère. Mais au moment où le gloussement avait passé ses lèvres, l'atmosphère s'était durcie. Un robinet goutait, à côté de lui. Lentement. Distinctement. Daniel se mordit les lèvres, mais il n'avait pas envie de faire d'efforts. Louis était si drôle, n'est-ce pas, il avait envie de se poiler un bon coup avec lui. La paix, c'était ça qu'il proposait ! Et il aurait du s'en excuser ?
Non, décidemment, ça ne tournait pas rond sous ses mèches brunes. Son cerveau patinait. Il avait toujours mal à la tête. Si on lui avait tendu un oreiller, il l'aurait pris et serait allé dormir. Est-ce qu'il dormait bien en ce moment ? Pas vraiment. Il était peut-être un peu fiévreux. Il passa la main sur son front, tâcha d'inspirer, mais c'était impossible. Il ne put s'empêcher de se laisser aller au rire qui l'emplissait. Les murs des toilettes et ses mirois lui renvoyèrent un rire caverneux. Il fallait qu'il reprenne son souffle, s'il voulait répondre à Louis. Non, vraiment, il n'avait eu aucune envie de l'insulter. Il ne cherchait même pas la bagarre, promis juré. Il ne pouvait simplement plus se retenir. C'était la fatigue. On a tous en mémoire un fou rire absurde, qu'on n'explique pas, pour une blague nulle, un détail idiot, qui nous fait partir. Et alors ça peut durer longtemps. C'était un peu ça. Sauf qu'il n'y avait objectivement rien de drôle à rien, ni la situation de Louis, ni celle de Daniel, mise à part le fait qu'ils se retrouvent là, tous les deux, traînant stupidement leur misère au deuxième étage.

Il essaya de placer entre deux hoquets :

Ne... Ne le prends pas... mal, Haw... Haw... Hawthorne mais....

Il avait mal aux côtes, à la gorge, à la tête. Il respirait bruyamment. Tout son corps était secoué par le fou rire qui ne s'arrêtait décidemment plus. Il avait toujours les yeux rouges, mais sans musique de fond, il devait surtout passer pour un dément. Ou alors il devait avoir l'air bourré. S'il avait eu l'esprit plus clair, il aurait essayé de réfléchir à sa réputation, tout ça... Qu'est-ce que Louis allait bien pouvoir raconter sur lui ? Car c'était sur, qu'il allait raconter. Tout, n'importe quoi. Même ce qui n'avait pas eu lieu. Car après tout, qui savait ce qui se disait dans les salles communes de Gryffondors ? Probablement rien d'intéressant. Daniel inspira un grand coup et put balancer :

Ne fait pas cette tronche. Je croyais que les Gryffondors étaient marrants.

Ça allait un peu mieux. La crise s'était calmée. Il s'appuya contre un lavabo pour reprendre sa respiration. Ses abdominaux hurlaient. Il avait mal, mais ça n'avait pas duré si longtemps. Il avait juste fallu que ça sorte. La bête était sortie, elle le tourmentait moins. Il essuya le coin de ses yeux du revers de la main. Il en avait pleuré. Il sentait qu'il n'allait pas tarder à avoir un grand besoin de se moucher. Il renifla sans scrupule, inspira, puis jaugea son interlocuteur. Il ne voulait pas avoir l'air particulièrement grandiloquent, mais il s'était redressé et considérait Louis de son regard un peu haut. Qu'est-ce que Louis allait bien pouvoir penser de son cher préfet qui venait de se souiller, non seulement en pleurant mais par l'incapacité de contrôler ses émotions, et en plus de dévoiler sa capacité à rire, comme tout être humain, comme tout étudiant. Il était même convaincu d'avoir fait une blague et de s'être montré très drôle, et si Louis se montrait un peu conciliant, probablement qu'ils pourraient passer une très bonne soirée.
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Louis Hawthorne

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MessageSujet: Re: [FINI ]Tout va bien [Louis] [FINI ]Tout va bien [Louis] I_icon_minitimeLun 11 Mai 2015, 17:35

Louis appuya le front contre la porte, subissant le rire de Daniel Miller comme il aurait encaissé une série de coups. C’était dommage, quelque part, il n’avait pas le souvenir de l’avoir jamais entendu rire auparavant. Dans d’autres circonstances, s’il avait été lui-même, peut-être aurait-il réussi à y prendre plaisir, comme il prenait plaisir à écouter les rires de tous les autres. Peut-être aurait-il réussi à voir là l’occasion de baisser sa garde, de partager quelque chose, de se prouver qu’ils étaient tous les deux des humains bien intentionnés derrière leurs armures respectives. Mais il n’y arriva pas. Il se fit l’idée dans sa tête, il tenta de se souvenir comment on faisait, mais tout ce qu’il prenait pour acquis encore quelques mois avant lui glissait entre les doigts. Comment faisait Louis Hawthorne pour être gentil ? Comment faisait Louis Hawthorne pour toujours accuser les coups et ne jamais les rendre ? Et qui c’était, ce Louis, d’abord ? Il n’était pas sûr de s’en rappeler. Un étranger. Un étranger qui ne savait pas la chance qu’il avait de se laisser vivre, sans plus gros souci que ses questions de carrière.

Il écouta les hoquets de rire ricocher contre les murs, immobile, genoux serrés, espérant vaguement qu’il s’étoufferait dessus. Le prends pas mal. Bien sûr. Il était le type de mec qui ne prenait jamais rien mal. Le type qu’on pouvait piétiner, humilier, et dont on pouvait briser le cœur sans conséquences. Peut-être était-ce une bonne chose qu’il change, finalement. Histoire de finir sur une belle explosion, si c’était là la seule issue possible. Leur faire sentir à tous, tous autant qu’ils étaient, qu’il y avait toujours quelque chose derrière les sourires, que n’importe qui pouvait faire n’importe quoi si on les poussait à bout, qu’on ne pouvait demander à personne de ne jamais avoir mal. Ça ferait bouger les choses, au moins. Et personne ne l’attendrait de sa part, c’était bien là tout l’intérêt du truc. Il trouva l’idée poétique. Le seul problème avec tout ça, c’était qu’il savait pertinemment que ça ne changerait rien. Il était désespéré, mais pas encore assez arrogant pour se penser aussi important. Combien de temps avant qu’on l’oublie ? Combien de temps avant que quoi qu’il fasse, l’histoire ne devienne plus qu’un écho de couloir, au mieux une anecdote sur la salle où il pèterait son câble ? Quant à lui … Ça ne le soulagerait pas. Ce n’était pas comme ça que ça marchait. Frapper Lloyd ne l’avait pas aidé, pas plus que gueuler sur les gamins.

Il expira profondément, et le son alla s’étouffer quelque part dans les gloussements du préfet. Qu’est-ce qu’il foutait encore là, hein ? Pourquoi il s’infligeait ça, au fond, qu’est-ce qu’il en avait encore à foutre de ce que Miller pouvait bien penser de lui, ou de la bizarrerie de la situation ? Il se tourna une dernière fois pour jeter à Miller un dernier regard blasé. Il avait chialé, c’était tout. Allez savoir pourquoi. Il n’avait pas la patience d’être curieux, et il ne lui devait rien. … Surtout pas s’il se mettait à dire ce genre de trucs. Son cœur trébucha dans sa poitrine. …Comment avait-il réussi à ressortir exactement le mot qu’il avait craché sur Lloyd ? Ça ne pouvait pas être une coïncidence qu’il utilise ce mot, celui-là, pas un autre. Lloyd avait dû tout lui raconter. Ils étaient potes, lui semblait-il. Et comment aurait-il pu en être autrement. Tous ces petits génies qui se prenaient pour Dieu, c’était du pareil au même. Peut-être même avaient-ils un club secret. Il tenta de se convaincre qu’il n’en avait rien à fiche, qu’il les méprisait tous, mais la remarque le transperça de part en part quand même. Il esquissa même un pas en arrière, par réflexe. Tout était un coup bas dans cette phrase. Le marrant. Le sous-entendu de ce qu’il aurait être. Même le Gryffondors, là tout de suite, alors qu’il n’avait pas parlé à ses amis depuis des jours et qu’il n’osait plus porter ses couleurs, lui troua l’estomac.

… Laisse tomber, Lou. Il détourna les yeux. Qu’est-ce qu’il espérait accomplir avec sa petite tirade mesquine, hein ? Il n’était pas beaucoup mieux lobé que lui, à se traîner jusqu’aux toilettes pour y pleurer comme une petite quatrième. De quel droit il se permettait de lui balancer ses pauvres préjugés de merde, hein ? Il était bien loin, le brillant préfet qui prétendait le surpasser de tout son brillant intellect. Dire qu’il avait envié ce type, qu’il le prenait en exemple lors de ses moments de doutes, et qu’il le retrouvait là, tout seul, avec pour unique défense ses stéréotypes contre les rouge et or… Ça avait un côté pathétique, quelque part. Il resta immobile un instant, solidement campé sur ses jambes, puis retourna la phrase d’une voix plate.

- Et moi je pensais que t’étais un type décent. Comme quoi, on s’est tous les deux trompés.

Connard. Il tourna les talons sans plus lui accorder un seul regard. Aucun intérêt de s’attarder ici. Si Miller voulait camper ici toute la nuit, c’était son problème, après tout. Il y avait d’autres toilettes dans l’école. L’idée de faire péter la tuyauterie pour l’asperger d’eau bien froide l’effleura bien, mais il n’avait pas sa baguette de toute façon. Peu importait, il n’en valait pas la peine, et il était déjà suffisamment mal niveau discipline pour ne pas en rajouter… Alors il tira la porte, grimaça au bruit strident que firent les gonds, et planta là Daniel Miller.

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